Les Premiers colons de la rive sud du Saint-Laurent : de Berthier-en-bas à Saint-Nicolas, 1636 à 1738, tiré en partie de l'Histoire de la seigneurie de Lauzon, de Joseph-Edmond Roy

Roy, Léon, Roy, Joseph-Edmond

 



 

Fief de la Martinière

No

des terres

Noms

des colons

Date de la

concession

Arpents

de front

11v

François Grenet (1643-1709)

avant 1667

6 x 40

12v

François Grenet (1643-1709)

13v

François Grenet (1643-1709)

14v

Laurent Poiré (1630-ant. 1709)

29 septembre 1672      (gfe Rageot) p.143

3 x 40

Laurent Poiré fils (1641-81)

avant 1709

15v

Jean Carrier (1640-1716)

11 octobre 1666         (gfe Métru) p. 143

3 x 40

Charles Carrier (1678-1740)

vers 1709

16v

Louis Gézeron-Brulot             (1637-p. 1709)

21 juillet 1666               (gfe Métru) p. 144

3 x 40

 

(Voir page 11)

 

 

LES TERRES DU 1er RANG DE BEAUMONT

Du nord-est au sud-ouest – seigneurie de Beaumont

No des terres

Premiers

Concessionnaires

Carte de

catalogne 1709

Aveu et

dénombrement 1723

Arpents de front

28

Mathurin Labrecque

M(atturin) Labrecque

Mathurin Labrecque

3

29

Ignace Carrier

M(ichel) Mouleur

Michel Lallemand

3

30

Ignace Carrier

J(oachim) Mouleur

Joachim Lallemand

3

 

(Voir page 36)

 

 

SEIGNEURIE DE VINCENNES (OU CAP SAINT-CLAUDE)

(du nord-est au sud-ouest)

Partie est

No des terres

Premiers Concessionnaires

Carte de catalogne 1709

40

Jacques Guay

J(acques) Gay

41

Charles-François de Trépagny

F. Trépanier

42

domaine de Vincennes

domaine de Vincennes

43

Jacques Charest

J(acques) Charay

44

Jacques Girard

J(acques) Girar

45

Jean Carrier fils

Carrières

46

Jean-Sébastien Nollet

P. Nolet

47

Antoine Drapeau (x)

Ant. Drapeau

48

Jean-Baptiste Larrivé

J. Rivet (sic)

49

Jean Boilard

Jean Bollar

 

 

 (Voir page 42)

 

 

LES PREMIERS CONCESSIONNAIRES DE VINCENNES,

VITRÉ ET LA MARTINIÈRE

Fief de Vincennes

No

des terres

Noms

des colons

Date de la

concession

Arpents

de front

44

Jacques Girard (1663-1738)

avant 1686

 

45

Jean Carrier fils (1678-1740)

avant 1709

 

46

    Jean-Sébastien Nollet (1682-1708)

1681 ou 1682

 

 

(Voir page 44)

 

 

FIEF DE LA MARTINIÈRE

 

Les terres de la Martinière font aussi partie de la paroisse

 

Sainte-Bernadette et de la ville de Lauzon

 

Le fief et seigneurie de la Martinière, plus tard rarement désigné sous le nom de Beauchamp, fut concédé à Claude de Bermen, sieur de la Martinière, par le comte de Frontenac, gouverneur, et l’intendant Champigny, le 5 août 1692. Il comprenait « l’espace de terre qui se pourra trouver sy aucun il y a non concédé entre la seigneurie de Lauzon et celle de Montapeine, ou fief du sieur de Vitré, sur la profondeur semblable à la seigneurie de Lauzon, si personne n’en est propriétaire. »

 

Quatre ou cinq colons s’étaient déjà établis sur ce territoire avant qu’il ne soit concédé en fief en 1692. Le premier semble avoir été Laurent Poiré, l’ancêtre de toutes nos familles de ce nom. Jean Carrier, son voisin, l’ancêtre de nos familles Carrier, originaires de la seigneurie de Lauzon, reçut sa concession en 1666 (gfe Métru), mais il occupait vraisemblablement sa terre depuis quelque temps déjà. L’acte de concession de la terre de Louis Gézeron dit Brulot daté du 21 juillet 1666 (gfe Vachon), situe cette terre entre celle de Jean Carrier et de Michel Durand. Nos familles Brulotte ont perdu leur véritable nom depuis deux ou trois générations. Quant à François Grenet, l’acte de concession de sa terre ne semble pas avoir été retracé. Il a cependant dû se fixer à la Martinière à la même époque. Aucune de ces familles n’est mentionnée sur la côte de Lauzon aux recensements de 1666 et de 1667. À celui de 1681, celles de Laurent Poiré, François Grenet, Jean Carrier et de Louis Gézeron ont été inscrites côte-à-côte, ce qui indique qu’elles étaient bien à cet endroit.

 

Ces premières concessions de terres à la Martinière ont toutefois été accordées par Charles de Lauzon-Charny en qualité de procureur du seigneur de Lauzon. Or, le fief de la Martinière était situé entièrement hors des limites de la seigneurie de Lauzon. Comme dans le cas de plusieurs terres du fief d’Argentenay, situées du côté nord de l’île d’Orléans, qui avaient été concédées par le seigneur principal des lieux, c’est aussi par erreur que ces terres de la Martinière furent d’abord concédées au nom d’un seigneur qui n’en était pas propriétaire. Lorsqu’on se rendit compte de la chose plus tard, les seigneurs de la Martinière ont dû faire émettre de nouveaux titres de propriété à leurs consitaires.

 

L’aveu et dénombrement fourni à l’intendant Bégon, le 22 janvier 1724 par Louis-Charles Bermen, sieur de la Martinière, fils aîné du premier seigneur, alors décédé, nous révèle que ce fief de la Martinière, situé entre le fief de Montpeine (appartient aux représentants du feu sieur Vitray) et le fief de la côte de Lauzon (appartenant au sieur Étienne Charest), s’étendait sur 18 arpents de front sur 6 lieues de profondeur et qu’il n’y avait encore là aucun domaine établi, mais seulement 8 habitants, dont les noms suivent dans l’ordre géographique avec les détails coutumiers sur leurs terres.

 

Étant donné que le fief de Vincennes ou du Cap Saint-Claude fut parfois erronément désigné sous le nom de Montapeine, d’une part : et que les fiefs Vitré ou Montapeine, et Beauchamp ou de la Martinière, d’autre part, ces deux derniers fiefs n’en formant bientôt plus qu’un, généralement connu sous le nom de la Martinière, nous avons assigné aux terres de ces deux derniers fiefs (Vitré et de la Martinière) des numéros faisant tout simplement suite (dans l’ordre ascendant) à ceux des terres de Vincennes. Pour éviter les méprises avec les terres de la seigneurie de Lauzon, nous avons fait suivre les numéros en question de la lettre « v ».

 

(Voir page 46 et 47)

 

 

FIEF DE LA MARTINIÈRE (1724)

(du nord-est au sud-ouest)

No des terres

 

 

Charles Carrier (1678-1740), fils de Jean (I), le premier défricheur de cette terre, et barbe Hallé, avait épousé à Lévis en 1699 Marie-Gézeron (1680-1756), fille de Louis Gézeron dit Brulot (1639-1700) et d’Agathe Fournier (1657-1743), contrat 24 mai 1699 (gfe Métru). Charles Carrier a maison, grange et étable, avec 30 arpents de terre labourable et 2 de prairie.

 

Arpents de front

15v

3

 

(Voir page 48)

 

 

No des terres

Premiers Concessionnaires

Recensement de 1681

Carte de catalogne         (1685-1709)

Dénombrement de 1724

Arpents de front

13v

François Grenet Père

François Grenet Père

G. Carié

 

1 1/2

14v

Laurent Poiré Père

Laurent Poiré Père

Lauran (Paray) (?) fils

Laurent Poiré, fils

4 1/2

15v

Jean Carrier Père

Jean Carrier Père

Jean Carié (Père)

Charles Carrier

3

 

(Voir page 49)

 

 

LA SEIGNEURIE DE LAUZON

 

Le recensement de 1666 ne mentionne que trois familles dans la seigneurie de Lauzon. Ce sont celle de Jean Guyet (Guay) et de François Becquet, aujourd’hui situées sur le territoire de la ville de Lauzon, et celle de Georges Cadoret, sur celui de Saint-David de Lauberivière. Nous verrons qu’il en omettait plusieurs, parmi lesquelles les plus anciennes de la région, celle de Guillaume Couture, le premier colon de la rive sud, et celles des deux Miville.

 

       

Celui de 1667 est plus complet. Sur le territoire de Lauzon, il mentionne onze familles. Ce sont d’est en ouest, celles de Jean Joly – à cheval sur la ligne de la Martinière-Lauzon – des frères André et Guillaume Albert, de Jean Chauveau, de Noël Pourveu-Lafortune, de Jean Guyet (Guay), de Guillaume Couture, de Théodore Sureau, de Michel Buisson de Saint-Côme, de François Becquet et de Louis Bégin. À ces derniers, il faut sans doute ajouter les cinq ou six premiers colons du fief de la Martinière, dont la terres se trouvent aussi sur le territoire de la ville de Lauzon et que le recensement a omis. Ce sont, toujours dans le même ordre, François Grenet, Laurent Poiré, Jean Carrier, Louis Gézeron dit Brulot, Michel Durand, et peut-être aussi Michel Lecours, qui remplaça Jean Joly au cours de cette même année. Plus à l’est, sur la partie du fief de Vincennes qui passa à (Saint-Joseph de la pointe de) Lévy, en 1721, devaient en outre se trouver les familles de Pierre Bouvier et probablement aussi de Jean Policain, que les recenseurs n’ont pas vues.

 

Sur le territoire de Lévis, il n’y avait que trois colons : Martin Guedon, Jean-Baptiste Hallé et Denis Duquet.

 

Sur celui de Saint-David, cinq familles : Georges Cadoret, Pierre et François Miville, Toussaint LeDran et Jean Huard.

 

À Saint-Télesphore, un seul colon, Pierre Pouillard (Pouliot) dit le grand Pierre.

 

Enfin à Saint-Romuald, on comptait trois habitations voisines, pour ne pas dire quatre, puisque Jean Adam semble avoir été oublié, Nicolas Massard, René Leduc et Jean Dumets (Demers).

 

Il n’y avait encore personne à l’ouest de la Chaudière, c’est-à-dire sur le territoire de Saint-Nicolas.

 

Joseph-Edmond Roy estime à 111 personnes la population de la seigneurie de Lauzon, en 1667.

 

Nous verrons que d’après le recensement de 1681, il y avait 15 familles établies à Lauzon, 4 à Lévis, 6 à Saint-David, 3 à Télesphore, 3 à Saint-Romuald, et 14 à Saint-Nicolas. Il faut aussi compter 4 autres familles fixées à la Martinière.

 

(Voir pages 50 et 51)

 

 

LÉVIS

(rue Saint-Omer)

 

No des terres

Premiers Concessionnaires

Recensement de 1681

Carte de catalogne         (1685-1709)

Dénombrement de 1724

Arpents de front

18

 

 

I(gnace) Samson

(1676-p. 1726)

Jean-Baptiste

 Carié (1682-1749)

2 ½

 

(rue de Billy)

 

No des terres

Premiers Concessionnaires

Recensement de 1681

Carte de catalogne         (1685-1709)

Dénombrement de 1724

Arpents de front

21

 

 

Ignace Carié

(1671-1765)

Ignace Carrier (1671-1765)

5 x 80

 

(Voir page 57)

 

 

LÉVIS

(rue Saint-Omer)

 

No

des terres

 

Arpents

de front

18

Toussaint Toupin-Dussault

(1616-76)

6 février 1660

(gfe Audouart) - p. 131

2 1/2

Étienne Landron

(1650-1702)

21 février 1660

(gfe Audouart)

Jacques Samson (1647-99)

25 août 1670

Ignace Samson

(1676-1726)

18 juin 1700

(gfe Métru)

Jean-Baptiste Carrier

(1682-1749)

entre

1709 et 1723

 

(rue Billy)

Arrière-fief des Jésuites

11 arpents de front sur 80 de profondeur

 

No des terres

 

Arpents de front

21

Louis Duquet

(1657-p. 81)

10 juin 1668

(gfe Becquet) p. 347

3

Pierre Duquet

(1643-87)

 

Pierre Loiseau 

2 août 1676

(gfe Rageot) – p. 347

Ignace Carrier père

(1671-1765)

10 septembre 1693

(gfe Rageot) p. 347

Ignace Carrier fils

(1694-1765)

en 1738

Ignace Carrier fils

(1627-59) ???

 

Ignace Couture

(1737-p. 71)

au recensement de 1762

(?)(?)(?)

 

 

(Voir page 67)

 

 

No des terres

 

 

C’est Esther de Lambourg veuve de Guillaume Gautier de la Chenaye avec ses enfants qui a dû hériter de la terre de son mari. En effet, dès le 31 octobre 1660, n’osant plus cultiver sa terre de la pointe de Lévy, à cause des incursions des Iroquois, toujours à craindre, elle cédait à rente à Jean-Baptiste Hallé, 2 arpents de terre de front, (terre No. 23), situés entre les terres des Jésuites (à l’est) et le reste de sa terre (à l’ouest – (2). Cet acte ignore l’arpent de front (No. 22) restant sur le fief des Jésuites, que le dénombrement de 1723 attribue à Jean Halay, mais que les Jésuites concédèrent à Ignace Carrier, son voisin, en 1730. Les 2 arpents de front ainsi vendus à Jean-Baptiste Hallé, que le dénombrement de 1723 mentionne sous le No. 23, semble correspondre à la moitié d’une terre de 4 arpents de largeur, appartenant à la venderesse en vertu de sa communauté de biens avec feu son mari. À cette époque, Ésther de Lambourg n’était apparemment pas encore en possession des terres dont elle allait hériter des Sevestre, père en fils.

 

Arpents de front

23

2

 

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No des terres

 

 

Pierre (Jourdain-dit)-Saint-Louis (1695-1765), dont on perd dès lors la trace. N’est-ce pas lui qui fut inhumé à Kamouraska (Cap Mouraska), sous le nom de bonhomme Saint-Louis? – En 1738, c’est Augustin Carrier (1709-57), époux de Geneviève Bernier, qui était propriétaire de cette terre No. 25. Cet Augustin Carrier n’était pas l’ancêtre d’un autre Augustin Carrier (1823-1908), qui occupait la terre voisine, si ce n’est la même terre, cent ans plus tard et qui a laissé son nom à la rue Saint-Augustin.

 

 

Arpents de front

25

2 ¼

 

(Voir pages 68 et 70)

 

 

Le village de Sorosto

 

        Joseph-Edmond Roy nous dit (II. Pp. 183 et 185) que vers 1744, le village de Coutances – car Sorosto n’était point encore connu – était habité par onze colons. En partant de la rivière à la Scie, au 2ième rang de Lévis, on mettait le pied sur la terre d’Étienne Gely (né en 1710, époux de Marie-Josephe Huard). Il avait pour voisin, en se dirigeant d’ouest en est, Joseph Girard (époux de Madeleine Marchand). Venaient ensuite : Jacques Naud dit Labrie (1709-p. 1766), l’ancêtre de nos famille Labrie de Pintendre, dont les descendants possédaient encore la terre ancestrale vers 1893-97 : Joseph Dumont (1706-49), qui avait comme épouse Madeleine (La)Casse, à Beaumont, en 1735, alors qu’il s’était fixé à la pointe de Lévy. C’est l’auteur d’une souche de Dumont très répandue dans la seigneurie : Charles Maranda (1716-p. 1753), originaire de Saint-Laurent, I.O., fils de Charles et de Denise Fiset, avait épousé en 1739, Marguerite Fagot, une fille de Lauzon. Ce sont les ancêtres de bon nombre de familles Maranda de Lévis, originaires de Saint-Isidore. Charles Carrier (1701-46), époux de Véronique Guay, fils de Charles (II), qui a donné son prénom à une branche de cette famille, Les Carrier-à-Charles, qui ont de nombreux descendants à Sorosto : Étienne Lemieux, né en 1708, (fils de Michel (II), époux de Rose Carrier : Jean Samson beau-frère du précédent : Augustin Hallé (1710-p. 62), époux de Catherine Carrier : la veuve de Louis Hallé, (1692-1731), ancien bedeau de la pointe de Lévy, née Marie Duquet (remariée à René Focque) : Charles Carrier, Joseph Girard et Joseph Dumont (dit Lafleur) avaient eu leurs titres à la mi-mars de 1745, mais ils étaient depuis plusieurs années déjà. Tout ce monde là était jeune, actif, jouissant d’une santé vigoureuse. Chaque maison comptait de quatre à cinq enfants.

 

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Le premier chemin du roi de la Nouvelle-France

 

        Cette prétention donna lieu à un procès, impliquant tous les habitants de la seigneurie établis depuis la limite est, en incluent même deux colons du futur fief de la Martinière, jusqu’au fief des Jésuites, sur le territoire de Lévis. Incidemment, une liste de seize colons, qui portèrent plainte en 1667, devant le lieutenant de la prévôté de Québec, contre Bissot et Couture, aussi bien que contre l’ordonnance elle-même, permet d’établir le nombre exact de famille alors établies sur le territoire actuel de Lauzon. Ces seize colons, que nous mentionnons ci-après dans l’ordre de terres, d’est en ouest, étaient d’abord Jean Carrier et Louis Gézeron dit Brulot (de la Martinière), Jean Joly, André et Guillaume Albert, Jean Chauveau dit Lafleur, Noël Pourveu dit Lafortune, Jean Guay, Jean Durand dit Lafleur et Robert Chartier, Gabriel Lemieux, Théodore Sureau et Michel Buisson de Saint-Côme, ces quatre derniers étant censitaires du fief Sainte-Anne, et enfin François Becquet, Simon Rocheron et Louis Bégin (p. 183). À ces 16 colons, il faut ajouter Guillaume Couture et peut-être François Bissot qui devait cependant se fixer à Québec avant 1667. Il reste à compter trois colons assurément établis dans la Martinière, mais qui ne s’étaient pas joints aux autres pour protester. Ce sont : François Grenet, Michel Durand et Laurent Poiré. Michel Lecours, grand voyageur, se fixa aussi à Lauzon en cette même année. Nous arrivons donc à un total de 21 ou 22 familles, où établissement distincts de colons, qui vivaient en 1667 dans les limites actuelles de la ville de Lauzon. Observons que le recensement qui eut lieu cette année là n’en mentionne que onze. Il omet tous les colons de la Martinière.

 

(Voir pages 81 et 82)

 

 

La rue Dallaire et la côte du Passage

 

        Joseph-Edmond Roy nous dit (cf : III, p.225) que François Dallaire avait été protégé par un bon cultivateur, nommé Jean-Joseph Couture, époux de Catherine (?) Carrier, qui lui avait donné tous ses biens, le 24 mars 1783, soit un mois avant son mariage. Nous avons identifié ce donateur avec Jean-Joseph Couture (1729-p. 83), fils de Jean (III) et de Marie-Charlotte Sédilot-(dit Montreuil), de la pointe de Lévy, qui avait épousé en premières noces, à Lévis, en 1757, Catherine Hallé (1737-59), fille d’Augustin (III), et en second mariage, encore à Lévis, en 1767, Thérèse Carrier (1744-p. 83), fille de Jacques-Charles Carrier (III).

 

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        D’après la carte municipale de Lévis, il y a une distance de 1035 pieds (5 ½ arpents) entre la rie Guenette – ou des Guénette de l’époque – et la côte du Passage, où devaient s’aligner, d’est en ouest, les terres de Jean-Baptiste Carrier, boucher, 1 arpent : Augustin (Fanchon)-Couture, époux d’Élizabeth Carrier, 3 arpents : et Étienne Dallaire, 1 ½ arpents. La terre de Jean-Baptiste Carrier ne s’étendait cependant en profondeur qu’entre les rues Wolfe et Saint-Georges, et les deux autres, à partir de l’avenue Bégin.

 

(Voir pages 85 et 86)

 

 

 

No des terres

Noms et

désignation des habitants

(fief de la Martinière (1724)

13v

Charles Grenet (1682-1750), fils de François (I).

14v

Laurent Poiré (1681-1761), fils de Laurent (I).

15v

Charles Carrier père (1678-1740), fils de Jean (I).

16v

Charles (Gézeron-dit-) Brulot (1680-1746), fils de Louis (I).

(ville de Lévis, rue Saint-Omer)

18

Jean-(Bte) Carrier (1682-1749), fils de Jean (I).

(fief des Jésuites)

21

Ignace Carrier, fils (1694-1765), fils du survivant.

21

Ignace-(Philippe) Carrier père (1671-1765), fils de Jean (I).

22

Ignace Carrier fils, le même que ci-haut. (?)

 

Ces trois dernières terres s’étendent alors sur un front de 6 arpents (en tout)

(rue Desjardins)

23

Augustin Carrier (1709-57), fils d’Ignace et Élizabeth Rocheron, qui avait épousé au Cap Saint-Ignace, le 9 novembre 1739, Marie-Geneviève Bernier (1718-P.57), fille de Pierre (I). Un seul fils, né de ce mariage, en 1746, a peut-être survécu à son père. Après la mort de son mari, en 1757, Geneviève Bernier retourna dans sa famille au Cap Saint-Ignace.

(fief Saint-Vilmé)

26

 Charles Carrier (1712-80), fils d’Ignace-Philippe (II), époux de Catherine Drouillard.
Joseph (Huard) Désilets fils de Mathieu et de Jeanne Jourdain qui avait épousé à Lévis, le 26 novembre 1737, Suzanne Lemieux, fille de Michel et de Marguerite Samson.
François Carrier, (fils de Charles et de Marie Gézeron), qui avait épousé Marie-Anne Huard (1700-p. 1748), fille de Mathieu Huard-Désilets et de Jeanne Jourdain, à Lévis, le 3 Janvier 1733.

 

 (Voir page 89 et 90)

 

 

Les terres de Lévis

 

        Notre information sur les terres de Lévis provient de plusieurs sources. Afin de nous répéter le moins possible relativement surtout à ce qui suit en seconde partie – ce qui n’est pas facile – nous donnons ci-après ce que nous en connaissons dans l’ordre géographique est-ouest de ces terres, selon chacune de ces sources.

 

        Nous avons vu sur nos tableaux que la première terre (No. 18) de Lévis, située entre la ligne actuelle de Lauzon et le fief des Jésuites, soit entre la rue Saint-Omer et l’avenue de Billy, était passée à Jacques Samson, en 1670. On trouvera plus de détails sur cette terre en seconde partie, à Toupin Dussault, Jacques Samson et Louis Bégin.

 

        Dès 1710, cette terre appartenait à Jean-Baptiste Carrier (1682-1749), le deuxième fils de Jean Carrier (I) et Barbe Hallé, du fief de la Martinière. Il avait épousé Jeanne Samson (1681-1758) fille du dit Jacques Samson, en 1705 et fait l’acquisition de la terre en question, vers 1710, vraisemblablement d’Ignace Samson, son beau-frère, qui était déménagé à Québec à l’occasion de son second mariage.

 

        On peut dire que presque tous les Carrier de Lévis descendent de l’un ou l’autre de deux frères, mais surtout d’Ignace-(Philippe), l’aîné, établi sur le territoire de Lévis, en 1693 : ou de Jean-Baptiste que nous venons de mentionner. Du mariage de celui-ci avec Jeanne Samson naquirent cinq ou six enfants, dont trois fils, 1e Jean, qui épousa Marie-Louise Morin, en 1727. Il décéda en 1754 : 2e (Jacques) Charles, né en 1713, qui épousa Catherine Huard, en 1736 : et 3e Joseph (1718-p.68), marié avec Madeleine Laroche, en 1745. Il n’est pas facile de déterminer lequel de ces trois frères succéda à son père sur la terre No. 18.

 

        Joseph-Edmond Roy (cf : vol. V, p.181) situe la terre d’un nommé Joseph Carrier dit Rousseteau, vers 1840, entre la limite est de Lévis et la terre de François Bisson, à l’ouest. Ne s’agit-il pas de la terre No. 18 ou de la partie ouest de celle-ci?

 

(Voir page 91)

 

 

 

En effet, le dénombrement de 1723 donnait 5 arpents de front à la terre suivante (No 21), située entre celles de Denis Courtois (à l’est) et de Jean-Baptiste Hallé (à l’ouest). Cette terre appartenait à Ignace Carrier père (1671-1765), depuis 1693 – (Voyez : Jean Carrier, en seconde partie).

 

        Jean-Baptiste Hallé fils, voisin d’Ignace Carrier, du côté ouest, mourut en 1726. Le 27 novembre 1730 (gfe Pinguet), Ignace Carrier se faisait concéder par les Jésuites un arpent de terre de front (qui restait dans leur fief) entre l’acquéreur (à l’est) et les représentants Gautier (à l’ouest). On peut se demander pourquoi on ignore alors complètement la terre (No. 23) de feu Jean-Baptiste Hallé, (de 2 arpents de front). En effet, cette dernière terre, immédiatement à l’extérieur du fief des Jésuites, longeait ce restant de terre ainsi concédé. Quoiqu’il en soit, cet arpent de terre était vraisemblablement celui que le dénombrement de 1723 attribue à Jean-Baptiste Hallé sous le No. 22 en lui donnant cependant une profondeur de 40 arpents, au lieu de 80 qu’avaient les autres terres de ce fief.

 

        Dès lors, Ignace Carrier possédait donc (sous les Nos. 21 et 22) la dernière terre du fief des Jésuites, laquelle avait une largeur de 6 arpents de front, sur 80 de profondeur, sauf quant à l’arpent acquis en 1730. Il n’est plus question ensuite de la terre (No. 23) de feu Jean-Baptiste Hallé dans les documents que nous avons consultés.

 

        D’après le procès verbal du grand voyer de 1738 déjà mentionné, cette terre des Carrier était divisée en trois tranches, celle du centre appartenant à Ignace Carrier père (1671-1765) et les deux autres à son fils Ignace (1694-1765). Mais le recensement de 1762 n’indique plus là, c’est-à-dire à l’extrémité ouest du fief des Jésuites (joignant la rue Guenette actuelle) qu’une terre (de 6 arpents de front), dont la moitié est appartenant apparemment à Ignace Carrier fils (1694-1765), sans doute comme donataire de son père, alors âgé de 91 ans; et la moitié ouest, à Ignace Couture (gendre par extension d’Ignace Carrier (1694-1765), comme nous le verrons plus loin. Nous croyons qu’il s’agit là d’une inexactitude du recenseur, car par ailleurs l’information semble bien établir qu’Ignace Couture et Véronique Carrier, son épouse, habitaient leur propre terre – celle des Fanchon – Couture, qui leur venait du premier mari de Véronique Carrier. Cette inscription d’Ignace Carrier et d’Ignace Couture, côte-à-côte dans le recensement ne tend-elle pas à prouver qu’il n’y avait pas d’autre terre occupée entre ces deux tenanciers en 1762?

 

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        La tranche est de la terre (Nos 21 et 22) d’Ignace Carrier (1671-1765) est bien celle sur laquelle son fils Ignace (1694-1765), époux d’Élizabeth Roch(er)on (1695-1766), éleva sa famille et où il décéda. Dès 1665, elle passait à Jean-Baptiste Carrier (né en 1737), (fils de ce dernier), qui avait épousé à Lévis, le 18 février de cette même année, Marie-Anne Huard (née en 1744), fille de Joseph Huard et de Suzanne Lemieux. Pierre-(Benjamin) Carrier (1786-1884) – dont la maison existe encore, rue Mgr Gosselin, près de Saint-Georges) – donateur de la partie ouest du terrain du Collège de Lévis et de la partie est de celui de l’église Notre-Dame, était issu de ce mariage. C’est cette filiation de Jean-Baptiste Carrier, suivie de celle de son fils Pierre-(Benjamin) qui nous permet d’établir le site précis de la terre d’Ignace Carrier (III), fils d’Ignace-(Philippe), sur la terre de son père.

 

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        La deuxième tranche de cette terre – celle du centre, qu’Ignace-(Philippe) Carrier s’était apparemment réservée – devait appartenir longtemps plus tard à Pierre (Lecours-dit-) Barras (1819-78), un autre généreux donateur des terrains de l’église Notre-Dame, qui décéda sans postérité. C’est sur sa propriété que se trouve aujourd’hui l’immeuble de l’ancien Hôtel-Dieu de Lévis, rue Notre-Dame, passé à l’École apostolique et finalement au Collège de Lévis.

 

        La troisième et dernière tranche de cette terre, se terminant à la rue Guenette comprise, était vraisemblablement passée d’Ignace-(Philippe) Carrier (1671-1765) et Rosalie Duquet, sa seconde épouse, à leur fils aîné Jean-Baptiste (1711-p.54), qui avait épousé Louise Guay, à Lévis, le 16 juin 1735. Cette terre passa ensuite à la fille de ces époux, Suzanne Carrier (née en 1749), mariée à Lévis, le 25 octobre 1779, avec André Bégin (né en 1734), fils de Joseph et de Geneviève Roch(er)on. Ce serait leur fils André, garçon majeur, qui, le 4 février 1800, en présence du notaire Berthelot, aurait fait donation de la terre en question à Jean-Baptiste Carrier, garçon majeur, qui mourut célibataire. Ce dernier avait laissé ses biens à ses neveux et nièces, enfants de Jean-Baptiste Carrier et de Catherine Bégin, (mariés à Lévis, le 10 janvier 1764), parmi lesquels Ignace Carrier père (1766-p. 1830) – qui avait épousé Cécile Filteau, à Beaumont, en 1795; - Catherine Carrier (1769-p.1830) – mariée à Lévis, en 1793, avec François Cahrest : Angelique Carrier, mariée è Lévis, en 1805, avec Charles Carrier : - et Suzanne Carrier (1808-75), aussi mariée à Lévis, en 1830, avec Julien Chabot (1801-64).

 

 

Le 27 avril 1830 (gfe Couillard), ces derniers vendaient leurs parts d’héritage à Laurent Chabot (1799-1893) et à Julien Chabot, son frère, tandis que le 8 du même mois (même greffe), ces mêmes héritiers avaient vendu à Joseph Guenette – père, époux de Marguerite Hallé – « dix perches de terre de front depuis la clôture de l’église anglicane jusqu’au deuxième rang » (cf : V. appendice, pp. 38 et 39). Il s’agit ici de la première église anglicane, qui se trouvait rue Wolfe, côté nord, au milieu de la rue Guenette actuelle, avant son prolongement jusqu’au bas de la côte, où elle traverse la rue Déziel. Cette partie de la rue Guenette comprise entre l’église Notre-Dame et la cime du cap, où s’élève la croix lumineuse, a d’abord porté le nom de rue Notre-Dame. Toutefois, la côte elle-même, entre les rues Wolfe et Déziel, était souvent désignée par les enfants du quartier – dont nous étions – sous le nom de Côte Allard. C’est qu’il y a soixante-quinze ans, un nommé Allard occupait comme locataire le rez-de-chaussée d’une maison à trois étages qui fait encore le coin est des rues Guenette et Déziel. Comme il faisait peur aux enfants qui glissaient dans sa côte, ces derniers n’avaient pas tardé à tirer leur propre conclusion à cet égard.

 

C’est de cette dernière tranche de la terre d’Ignace Carrier (II) que provient le terrain donné à la fabrique Notre-Dame de Lévis par les frères Laurent et Julien Chabot (rue Chabot actuelle), d’une part : et par les frères Joseph Guenette (1825-77), commerçant, et François Guenette (1829-85), fils de feu Joseph Guenette ci-haut mentionné, d’autre part. Ce dernier était le frère de Marie-Françoise Guenette, épouse de Jean-Baptiste Carrier, maître-boucher, propriétaire de la terre voisine (No. 23), du côté ouest.

 

Il s’en suit que tout le terrain donné à la fabrique Notre-Dame, en 1850 pour la construction de l’église, et compris entre les rues Mgr Gosselin et Guenette, provenait de la terre (Nos. 21 et 22) d’Ignace-(Philippe) Carrier (II).

 

La rue Carrier à Lévis

 

Nous voyons sur nos tableaux que la première terre à l’ouest du fief des Jésuites, longeant la rue Guenette, était celle (No. 23) qui avait été acquis par Jean-Baptiste Hallé père et sur laquelle se trouve aujourd’hui la rue Carrier.

 

Pierre-Georges Roy a écrit que cette rue fut ouverte aur la terre de Georges Carrier (1819-91), et que c’est en son honneur qu’elle fut nommé ainsi. C’est en effet M. Georges Carrier, important maître-boucher, qui, lors de la construction de l’église Notre-Dame de Lévis, avait donné le terrain qui y fait face, entre les rues Guenette et Carrier, et sur lequel s’élève la statue du curé Déziel, fondateur de la ville de Lévis. Toute la rue Carrier, avec les emplacements de chaque côté, se trouvent donc sur cette ancienne terre de la famille Hallé, plus tard passée à la famille Carrier.

 

Incidemment, nous croyons que l’un des derniers lots sur cette rue fût concédé vers 1900 par M. Théophile Carrier, petit-fils de feu Jean-Baptiste Carrier, à Tit’homme à mon égouine, (né Raymond Roy), un brave menuisier de la campagne, qui y construisit sa résidence, au coin est des rues Carrier et Wolfe. Les gens du quartier qui ont connu ce brave homme se font rares aujourd’hui, mais ceux qui restent se souviendront sans doute qu’il n’était pas grand, ni très fort non plus. À cette époque, les trottoirs se construisaient en madriers, qu’il fallait renouveler à tous les dix ou douze ans. Il en était à peu près de même des clôtures entre voisins, ou faisant face aux propriétés. Il arrivait parfois, qu’à sa candide demande, certains passants complaisants devaient lui pousser dans le dos, pour l’aider à percer de son vilebrequin une épaisse pièce de bois, trop dure pour ses forces.

 

À 25 cents de l’heure, Tit’homme travaillait toujours – comme il le disait lui-même – pour la solitude. Très honnête et consciencieux, si, par malheur, le vent du nord-est abattait durant la nuit la clôture qu’il avait érigée la veille dans un sol détrempé par les pluies du printemps, il n’hésitait pas à la refaire à ses frais. Comme les temps ont changé!

 

Chaque dimanche, Tit’homme sortait sa belle canne rouge pour monter à l’église. De deux à trois pouces trop longue pour lui, cette canne ne pouvait guère lui servir que de support moral. Qu’importe après tout, puisqu’elle faisait son bonheur, ce que son sourire angélique révélait aux passants. Devenu vieux, il se retira à la campagne avec sa vieille, où nous avons eu l’occasion de le visiter quelques années avant sa mort, alors qu’il se mourait d’ennui. Les pauvres vieux de ce temps-là étaient trop souvent oubliés à tous points de vue.

 

Pour établir sa ville d’Aubigny, le seigneur Caldwell rachetait de ses censitaires, en 1818, une certaine étendue de leurs terres, aujourd’hui comprise entre les rues Saint-Félix et Perreault, à l’est, et la côte du Passage, à l’ouest, sur 7 à 9 arpents de profondeur, à partir de la cime du cap. Ces terrains lui avaient coûté une fortune. Comme il les avait payés au moyen de ses défalcations envers la couronne, il lui fallait rembourser. C’est ce qu’il semble avoir tenté, en 1824, en rétrocédant une partie de ses achats fantaisistes à leurs anciens propriétaires, Jean-Baptiste Carrier, cultivateur, puis boucher, père de Georges, avait acquis sa terre de 1 ½ arpents de front, en 1830, de Jean-Baptiste Carrier, célibataire, à qui Caldwell avait rétrocédé 2.4 arpents de front, avec peut-être en outre les 8 perches appartenant à Jacques Châteauneuf, en 1818 (cd : IV, p.96 et V, p.143 et note 5).

 

 

Généalogie de la famille de feu M. Théophile Carrier

 

I-             Jean Carrier (1640-1716), fils de Jean et de Jeanne Dodier, de Saint-Georges, diocèse de Xaintes, épousa à la pointe de Lévy, le 14 novembre 1670 (cf : registre de Québec), Barbe Hallé (1645-96), fille de Jean-Baptiste Hallé, dont la terre (No. 23) longeait la rue Guenette à Lévis – contrat : 27 juillet 1670 (gfe Duquet), Jean Carrier était établi sur la terre No. 15v du fief de la Martinière à Lauzon, depuis quelques années.

 

II-          Jean-(Baptiste) Carrier (1682-1749), le plus jeune de trois frères, épousa probablement à la pointe de Lévy, peu après le 15 avril 1705 – date de son contrat de mariage, au greffe Chambalon) -  Jeanne Samson (1681-1758), fille de Jacques. C’est Jean-Baptiste Carrier qui succèda finalement à son beau-frère sur la première terre de Lévis, (No. 18), longeant la rue Saint-Omer.

 

III-        Jacques-Charles Carrier (1713-p. 64), qui épousa à Lauzon, le 10 avril 1736, Catherine, fille de Mathieu Huard dit Désilets (1679-1760) et Jeanne Jourdain (1684-1757), établis sur le territoire de Saint-David d’abord puis à Lévis.

 

IV-       Étienne Carrier, né en 1754, marié à Lauzon, le 21 avril 1777, avec Charlotte Bégin, fille de Michelet de Josephe Turgeon.

 

V-          Jean-Baptiste Carrier (178.-1843), marié à Lauzon, le 19 juin 1810, avec Marie-Françoise Guenette, fille de Joseph et de Marie-Françoise Bissonnet (dont le mariage avait eu lieu à Saint-Michel).

 

VI-       Georges Carrier (1819-91), cultivateur, puis maître-boucher, qui épousa à Lauzon, le 15 février 1847, Julie Labadie (1824-1921), fille d’Augustin Labadie et de Marie-Anne Lavasseur.

 

VII-     Théophile Carrier (1854-1932), comptable, qui épousa à Notre-Dame de Lévis, le 5 août 1882, Perpétue Policain (1855-1901), fille de Ferdinand et de Émilie Thibodeau.

 

VIII-  Philippe Carrier (18..-19..), cultivateur, qui épousa 1e à Montréal, le 26 février 1906, Dulcina-Ursule, fille d’Eudore Lemieux et de Mary-Julie Hazes (1882-1916) : et 2e, au Cap Saint-Ignace, le 25 juin 1917, Alphonsine Bernier, fille de Théophile, et de Euphrasie Langlois.

 

IX-       Le docteur Jean-Paul Carrier, dentiste,

 

Ce serait donc entre 1730 et 1818 que Jean-Baptiste Carrier ou l’un de ses ascendants avait acquis la terre en question. Nous verrons plus loin qu’à partir de 1818, Jean-Baptiste Carrier était établi au coin ouest de la rue Dallaire et de la côte du Passage, où il avait sa résidence, sa boucherie et son abattoir.

 

 

La terre des Fanchon-Couture

 

C’est en 1935 que (feu) M. Valérie Plante, comptable, se porta acquéreur de ce qui restait alors de la terre de la famille Fanchon-Couture, entre la rue Saint-Georges et l’avenue Champagnat, (quant à la profondeur). C’est ainsi que prit naissance l’avenue Plante, avec la plus ancienne maison de Lévis au centre, celle des derniers Fanchon-Couture à l’habiter. Mais quelles étaient les bornes de cette terre à l’origine?

 

Dans les titres et papiers de la famille Plante, on voit que dès 1746-47, Ignace Carrier (1694-1765), époux d’Élizabeth Roch(er)on (1694-1766), qui habitaient la terre presque voisine (Nos. 21 et 22) du côté est, commençait à acquérir des héritiers du notaire de la Cétière certaines portions de terre, qui allaient bientôt former celle qu’il destinait à son fils Ignace, âgé de 19 ans. Si on s’en tient à certains titres, cette terre s’étendait d’abord sur 90 (?) arpents de profondeur. Située apparemment entre la terre de Mathurin Arnaud, à l’est, et de Jean-Joseph Couture (1729-p. 83), à l’ouest, prédécesseur de François et Étienne Dallaire, la terre en question, qu’Ignace Carrier tentait ainsi d’acquérir pour son fils, ne pouvait avoir plus de deux arpents de largeur.

 

Il y a un front de 7 arpents entre les terres Nos. 22 et 24, soit entre les rues Guenette et Desjardins, où devaient s’aligner, d’est en ouest, les terres No. 23, de Jean-Baptiste Hallé (2 arpents) : No. 23x, de Mathurin Arnault, (1/2 arpent) et No 23xx du notaire de la Cétière (de 4 ½ arpents). Entre la rue Guenette et la côte du Passage, il y a une étendue de 5 ½ arpents, où se trouvaient les deux premières terres que nous venons de mentionner (de 2 ½ arpents de front), suivies de celle d’Ignace Carrier, l’acquéreur (2 arpents) et enfin celle de Jean-Joseph Couture, ou des Dallaire (alors de 1 arpent) – Voyez notre tableau des Mesures justificatives. Or, comme c’est des héritiers La Cétière que provenait la terre qu’Ignace Carrier acheta pour son fils, il s’en suit que cette terre s’étendait à partir de 2 ½ arpents de la rue Guenette, en allant vers l’ouest, car le territoire de la Cétière commençait précisément après le demi-arpent de front originairement concédé à Mathurin Arnaud.

 

Le 2 mai 1753, Ignace Carrier et Élizabeth Rocheron, son épouse, cédaient et abandonnaient à Ignace Carrier (1727-59), leur fils, cette terre de 2 arpents de front sur 40 de profondeur, alors bornée au nord-est par Joseph Carrier et au sud-ouest par Joseph Bisson, (héritier de la Cétière). Peu après le 17 novembre de la même année, date de leur contrat de mariage, au greffe Barolet, ce jeune homme épousait, tout probablement en l’église de Lauzon, Véronique Carrier (1734-79), fille de François Carrier et de Marie-Anne Huard-Désilets, qui étaient établis dans le fief Saint-Vilmé depuis au moins 1738, De ce mariage naquirent trois enfants qui décédèrent apparemment en bas âge. Le dernier naquit et fut inhumé à Saint-Joseph de la Nouvelle-Beauce, en septembre 1759, c’est-à-dire pendant le siège de Québec, où la jeune femme s’était réfugiée. Son mari aussi mourut pendant le siège, soit le 2 septembre. Il ne fut inhumé à Lauzon que le 11 décembre (cf : Tanguay). N’est-ce pas Ignace Carrier qui avait construit la première partie en pierre de cette plus vieille maison de Lévis? Elle avait été allongée par la suite.

 

Deux ans plus tard, le 19 octobre 1761, Véronique Carrier, veuve d’Ignace Carrier, convolait en deuxième mariage à Lévis, avec Ignace Couture (1737-p. 1803) fils d’Augustin (III) et d’Élizabeth Carrier. Ces époux avaient fait un contrat de mariage en présence du notaire Moreau, le 12 du même mois. À tout prendre à la lettre, si on s’en tient rigoureusement au recensement de 1762, Ignace Couture (et Véronique Carrier, sa femme) auraient alors habité la moitié ouest de la terre (Nos. 21 et 22) de leurs beaux-parents, (de 6 arpents de fronts en tout, sur le fief des Jésuites). Toutefois, le reste de l’information semblerait établir qu’ils demeuraient alors sur la terre se situant aujourd’hui avenue Plante, et qui appartenait pour moitié à Véronique Carrier, en vertu de sa communauté de biens avec feu Ignace Carrier, son premier mari.

 

Du mariage d’Ignace Couture avec Véronique Carrier naquirent six ou sept enfants, parmi lesquels : Ignace, né en1764, l’aîné, époux de Geneviève Samson, sur lequel nous reveront plus loin : et le cadet, Augustin, qui épousa à Lévis, le 18 février 1805, Marie-Josephe Guay, fille d’Antoine et de Barbe Lecours.

 

C’est Augustin Couture (époux de Marie-Josette Guay) qui hérita de la terre paternelle. Son fils Augustin Couture dit Fanchon (1728-98) succéda à son père sur une partie de cette même terre où se trouvait la vieille maison de l’avenue Plante. Il épousa à Lévis, le 17 février 1846, Marie-Lucie Lefebvre-Boulanger (1826-1912), fille de Louis et de Geneviève (Flamand-dit-)-Ladrière. Napoléon et Édouard Couture surnommés Fanchon, célibataires, fils d’Augustin, ont été les derniers du nom à occuper la terre en question.

 

(Voir pages 93 à 100)

 

 

Le carrefour des Quatre-Chemins

 

        Il s’agit du carrefour de la rue Saint-Georges à Lévis, où la côte du passage traverse cette dernière rue, en se substituant alors à l’ancienne rue Dallaire, qui y a ainsi perdu son nom. Nous résumons ce que Joseph-Edmond Roy en dit (cf : vol. V) :

 

        « Depuis le commencement du siècle (1800), s’était formé là un certain groupement de maisons. Vers 1840, quelques propriétaires, comme Étienne Dallaire et François Roberge y avaient des établissements de commerce, qui eurent pendant un temps une grande importance. » On pourrait ajouter : Jean-Baptiste et Louis Carrier, puis Georges et Édouard Couture, qui devaient bientôt suivre.

 

        Nous avons vue que le magasin Dallaire se trouvait rue Saint-Georges côté sud, au coin est de la ci-devant rue Dallaire.

 

        Le magasin de François Roberge lui, faisait vis-à-vis, du côté nord de la rue Saint-Georges. François et Marie Labadie étaient les père et mère de Lubin Roberge, qui épousa Marie-Françoise Carrier, fille de Jean-Baptiste, bouché, et de Marie-Françoise Guenette, à Lévis, le 11 janvier 1831.

 

        C’était à partir de 1810 que Jean-Baptiste Carrier, jusque là surtout cultivateur, avait commencé à acquérir certains lots au coin sud-ouest de la côte du Passage et de la ci-devant rue Dallaire. Il devait d’abord y établir sa boucherie et son abattoir, puis bientôt sa résidence. Il se trouvait là dès 1818, soit un an avant la naissance de son fils Georges, qui lui succéda dans ce commerce. Plus Tard, ce dernier et son frère Joseph s’y construisirent chacun à cet endroit une maison en brique rouge à trois étages. Ce sont ces deux maisons que la ville acheta vers 1960 pour les démolir, afin de faire communiquer en ligne aussi droite que possible la côte du Passage avec l’ancienne rue Dallaire.

 

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        En arrière de la propriété de Jean-Baptiste Carrier, c’est-à-dire plus tard sur cette dite rue Dallaire, côté ouest, se trouvait la maison d’Ambroise Rhéaume, cordonnier, établi à cet endroit depuis 1810. Les bouchers Carrier semblent avoir finalement fait l’acquisition de cette dernière propriété, car « un vaste bâtiment, en arrière de la maison de Georges Carrier (fils de Jean-Baptiste, rue Saint-Georges), lui servait de boucherie. » (1).

 

        Immédiatement à l’ouest de Jean-Baptiste Carrier, rue Saint-Georges, côté sud, se trouvait la propriété de Jacques Meneuf dit Châteauneuf (2) que ce dernier vendit à Michel Bourassa, (époux d’Adélaïde Tanguay), le 13 mars 1829.

 

        Le 12 décembre 1838, Augustin Couture vendait à François-Xavier Thompson, originaire de Saint-Henri de Lauzon, mesureur de bois, la propriété voisine de l’école d’Aubigny (rue Saint-Georges, côté sud, longue maison basse, qui a été démolie, il y a quelques années, lors de la construction de l’usine de filtration). Nous identifions ce vendeur avec Augustin Couture (V), fils d’Augustin et de Marie-Louise Pouliot, qui avait épousé Françoise Lecours, fille de Michel et de Barbe Poiré, à Lévis, le 17 août 1785. Au recensement de 1762, Augustin Couture père et Marie-Louise Pouliot, sa femme (née en 1731), habitaient peut-être sur cet emplacement. Cependant, Augustin Couture (III) et Élizabeth Carrier (1706-37), père et mère du précédent, n’étaient pas là en 1738 (cf : procès verbal du grand voyer mentionné précédemment.

 

        La jolie maison, de style anglo-normand, qui se trouve encore sur ce lot, n’aurait-elle pas été construite par François-Xavier Thompson (1816-92), vers 1870-80, et peut-être plus tôt, qui, à sa mort était veuf de Marie-Catherine Mercier, celle-ci venait de Berthier.

 

(Voir pages 100 et 101)

 

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Ignace Couture, né en 1764, mentionné précédemment, fils d’Ignace et de Véronique Carrier, ces derniers alors propriétaires de la maison des Fanchon-Couture, avenue Plante, a dû naître dans cette maison. Il épousa à Lévis, le 22 janvier 1788, Geneviève Samson, fille de Jean et de

 

(1)           Pierre-Georges Roy, Profils lévisiens (1947).

(2)           Sur cette famille Lemeneux-Châteauneuf, on peut consulter une série d’articles de Léon Roy, dans le B.R.H., vol. 53, pp. 149, 187 et 218.

 

 

Geneviève Carrier. Leur fils Ignace, charpentier (179.-1844), épousa aussi à Lévis, le 23 novembre 1819, Anastasie Lefebvre-Boulanger (1791-1859), fille de Louis et de Marie-Angélique Bégin. Dans son contrat de mariage, que reçut le notaire Tétu, le 4 du même mois, son père lui faisait don d’un lot à bâtir, situé dans le haut de la côte du Passage, côté est. Il ne tarda pas à y construire sa résidence.

 

        C’est sur cet emplacement, peu après la mort d’Ignace Couture, leur père, que Georges Couture (1824-87) et Édouard Couture (1833-1919) établirent leur premier magasin, bientôt suivi d’un second, cette fois, en brique d’Écosse, avec façade en pierre de taille, et où ils ne tardèrent pas à faire fortune. Cette solide construction – qui ne correspondait plus aux conditions du commerce – à été démoli, vers 1930, lorsque ses propriétaires MM. Édouard Perrault, neveu de l’un des fondateurs de l’entreprise, et Louis-Philippe Bégin se sont retirés des affaires.

 

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Cependant, Ignace Couture père (179.-1844) s’était fait concéder par le seigneur Caldwell, le 21 septembre 1825, le lot voisin du sien, au sud, tout près de François Roberge et qui faisait le coin de la côte du Passage et de la rue Saint-Georges, précisément où se trouve aujourd’hui la succursale de la Banque Nationale du Canada. Ignace Couture vendit ce lot à Louis Carrier (1816-74), le 9 mars 1839. Celui-ci y établit sans tarder un important magasin, d’abord en société avec son frère Antoine Carrier (1829-1906), puis plus tard avec son gendre Charles-William Carrier (1839-87), futur fondateur de l’entreprise Carrier, Lainé et Compagnie. M. Louis Carrier allait devenir le premier maire de Lévis. Nous reviendrons sur lui au sujet de sa terre de la rue Dorval.

 

(Voir page 101 et 102)

 

 

Les terres des Carrier à Lévis

 

Nous venons de voir que pendant un certain temps, presque soixante pour cent de l’étendue des terres situées entre la ligne de Lauzon et la côte du Passage appartenait à des familles Carrier. L’année même de la mort (en 1765), d’Ignace-(Philippe) Carrier et de son fils Ignace le représentant des Pères Jésuites n’avait-il pas écrit au notaire Jean Saillant, procureur de James Murray, le nouveau seigneur de Lauzon, que «  les terres ci-devant appartenant à Ignace Carrier père (1671-1765) et celles qui ont appartenu à Ignace Carrier (1694-1765), son fils, sont en tant de mains qu’on ne peut distinguer la part de chacun » (quant aux rentes seigneuriales). Or, il ne s’agissait évidemment là que des terres relevant du fief des Jésuites.

 

Nous allons voir que ces terres n’étaient vraisemblablement pas les seules qu’avaient acquises à Lévis Ignace-(Philippe) Carrier père et son fils Ignace. En effet, le procès verbal du grand voyer de 1738 déjà mentionné nous révèle qu’au moins trois autres Carrier, fils et petit-fils du grand’ père Ignace possédaient des terres à cette époque dans le quartier Villemay actuel.

 

(Voir page 102)

 

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La terre No. 25 – moitié ouest ou environ de ces mêmes cinq arpents – laquelle longeait le fief Saint-Vilmé (1), était passée à Augustin Carrier (1709-57), fils d’Ignace (1694-1765). Comme ce même procès verbal mentionne le sieur des Rosiers comme voisin d’Augustin Carrier du côté ouest, et qu’il s’agissait du seigneur de Saint-Vilmé, nous en avons conclu que la terre d’Augustin Carrier se situait immédiatement à l’est de ce fief, et que les deux ou trois terres suivantes (à l’ouest) se trouvaient bel et bien sur ce fief. Il importe toutefois de ne pas confondre cet Augustin Carrier avec Augustin Carrier (1823-1908), propriétaire de la même terre cent ans plus tard. Aucune parenté entre les deux.

 

Ces trois terres étaient 1e celle de Charles Carrier (1712-80), fils d’Ignace (1671-1765) et époux de Catherine Drouillard; 2e de Joseph (Huard)-Désilets, fils de Mathieu, marié à Lévis, l’année précédente, avec Suzanne Lemieux, née en 1710, fille de Michel (II); et 3e François Carrier, fils de Charles, qui avait épousé, en 1733, Marie-Anne Huard. Ces trois dernières terres se trouvant à l’ouest de la rue Napoléon, relevait donc du fief Saint-Vilmé.

 

 

Le recensement de 1762 mentionne dix-sept familles Carrier établies dans St-Joseph de la Pointe de Lévi. Cette paroisse s’étendait alors depuis et y compris la tranche ouest du fief de Vincennes jusqu’à l’embouchure de la Chaudière sur le Saint-Laurent. Voici quelles étaient celle où l’on tenait feu et lieu. Nous avons tenté de les identifier au meilleur de notre connaissance, car les épouses ne sont pas nommées dans ce recensement :

 

(1)      Le 17 juin 1738 (gfe Barbel), le seigneur Charest cédait à Augustin Carrier, une terre de 3 arpents de front, située en face de Québec, entre les habitations de Jean Carrier et de Jean-Baptiste Bégin (vol. II, p.149). Cette cession demeure énigmatique. Voyez les terres Nos. 17 et 18.

 

 

Jean-Baptiste (1711-p.1754), fils d’Ignace-(Philippe), marié en 1735 avec Louise Guay. Ces époux occupaient apparemment la tranche ouest de la terre Nos. 21 et 22.

 

Jean, né en 1712, fils de Charles (II) et de Marie Gézeron-Brulot, mariés en 1743 avec Geneviève Huard.

 

Jean (fils de Jean et de Marie-Louise Morin), marié en 1751 avec Suzanne Duquet.

 

Charles (fils de Charles et de Marie Gézeron-Brulot), marié en 1727 avec Geneviève Guay.

 

(Jacques)-Charles, né en 1713 (fils de Jean-Baptiste (II) et de Jeanne Samson), marié en 1736 avec Catherine Huard.

 

Charles (1712-80) – fils d’Ignace-(Philippe), marié en 1738 avec Catherine Drouillard. Établi sur le fief Saint-Vilmé.

 

Charles-Joseph (1731-p. 67) – fils de Charles (III) – marié en 1752 avec Marie-Anne Pichet.

 

Joseph (1705-65) – fils de Charles (II) et de Marie Gézeron-Brulot – marié en 1737 avec Marie-Anne Guay.

 

Joseph (1718-p.1768) – fils de Jean-Baptiste (II) et de Jeanne Samson – marié en 1745 avec Madeleine Laroche.

 

Ignace-(Philippe) (1671-1765) fils de Jean et de Barbe Hallé; marié 1e, en 1693, avec Périne Grenet, et 2e, en 1710, avec Catherine-Rosalie Duquet.

 

Ignace (1694-1765), fils du précédent; marié en 1722, avec Élizabeth Roch(er)on (1695-1766).

 

Louis, fils de Charles (II) et de Marie Gézeron; marié en 1744, avec Marie-Anne Guay.

 

Louis, fils d’Ignace-Philippe (II); mari. En 1744, avec Marie-Anne Albert.

 

Louis (1732-p.71), marié à Saint-Nicolas, en 1756, avec Françoise Jérémie-dit-Douville – contrat 18 février 1756 (gfe Dechanay). Établi à la pointe de Lévy.

 

François, fils de Charles (II) et de Marie Gézeron; marié en 1733, avec Marie-Anne Huardé Établi sur le fief Saint-Vilmé.

 

André-Joseph, fils de Charles (II) et de Marie Gézeron; marié en 1742, avec Suzanne Poiré.

 

Antoine (1740-p.1803), fils de Charles et de Véronique Guay; marié à Lauzon, en 1768, avec Véronique Pichette. Le recenseur le dit fils de la veuve Jean-Bte Paradis.

 

Le recensement de 1762 mentionne en outre à Saint-Henry (de Lauzon) une famille Charles Carrier, composée du mari et sa femme avec huit enfants. Ce recensement ne mentionne pas d’autre famille Carrier descendant de Jean Carrier (I) et de Barbe Hallé en dehors de ces deux paroisses (Lévis et Saint-Henri).

 

(Voir pages 103 à 105)

 

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Généalogie de la famille de M. Louis Carrier,

(Premier maire de Lévis)

 

I -     Jean Carrier (1640-1716), fils de Jean Carrier et de Jeanne Dodier, de Saint-Georges, diocèse de Xaintes, en Normandie, qui épousa à la pointe de Lévy, le 4 novembre 1670 (cf : registre de Québec), Barbe Hallé (1645-96), fille de Jean-Baptiste Hallé, (dont la terre (No. 23) longeait le côté ouest de la rue Guenette à Lévis) – contrat 27 juillet 1670 (gfe Duquet). Jean Carrier était établi sur la terre No. 15v du fief de la Martinière à Lauzon depuis quelques années.

 

II -   Ignace-(Philippe) Carrier (1671-1765), fils aîné, épousa 1e à Lévis, le 16 juin 1693 (sans contrat de mariage) Périne Grenet (1675-1709), fille de François Grenet, un voisin; et 2e encore à Lévis, le 2 juin 1710, Catherine-Rosalie Duquet (1688-1753), fille de Jean et de Catherine-Ursule Amyot – contrat 24 avril précédent (gfe Dubreuil). Ignace Carrier se fixa en 1693 sur la terre Nos. 21 et 22 du fief des Jésuites à Lévis, dont la limite ouest logerait aujourd’hui la rue Guenette comprise. Continateur de la lignée par ses deux mariages.

 

III - Joseph Carrier (1697-1765), qui épousa à Québec, le 17 novembre 1727, Marie-Louise Gosselin, fille de Louis (II) et de Marie-Marguerite Du Roy – contrat le 7 novembre (gfe. Louet père).

 

IV - Ignace Carrier, qui épousa 1e à Lévis, le 23 novembre 1761, Geneviève Dumont, fille de Joseph et de Madeleine Lecours – contrat le 20 du même mois (gfe. Moreau) – et 2e encore à Lévis, le 22 avril 1771, Geneviève (Huard)-Désilets, fille de Joseph et de Suzanne Lemieux – contrat, le 15 du même mois (gfe Jean-Claude Panet). Continuateur de la lignée par ce second mariage.

 

V - Joseph Carrier, qui épousa à Lévis, le 19 janvier 1808, Geneviève Carrier, fille de Michel et de Geneviève Martin. Ces époux semblent être décédés à Lévis avant l’ouverture des registres (en octobre 1851)

 

VI - Louis Carrier (1779-ant. 1851), qui épousa à Lévis, le 17 janvier 1815, Marie-Louise Nolin (17..-ant.1851) fille de Basile Nolin et de Marie-Anne Buisson.

 

De ce mariage étaient nés au moins trois fils :

 

VII - Louis (1816-74), marchand, qui devait devenir le premier maire de Lévis, époux de Marie-Émélie Valois (1815-74).

 

Augustin (1823-1908), cultivateur, qui épousa 1e Marie-Camille Lemieux, à Lévis, en 1845, et 2e encore à Lévis, en 1885, Adélaïde Ruel, veuve de François-Xavier Couture.

 

Et Antoine (1829-1906), marchand, qui épousa Hélène Sheppard (1830-1913) à Lévis, en 1852; plus tard fondateur de la société Carrier et fils, épiciers en gros. Ces époux étaient les père et mère de Lucienne Carrier (1860-1948), épouse de Joseph-Edmond Roy, l’auteur de l’H.S.L.. Décédée à Québec trente-cinq ans après son mari et inhumée à Lévis.

 

Pierre-Georges Roy nous dit (1) : que «  ces trois frères, par héritage ou par acquisition, devinrent propriétaires d’une bonne partie de la rue Saint-Georges ouest. Louis a laissé son nom à la rue Saint-Louis, qui bordait ses propriétés (au nord), Antoine traça la rue Saint-Antoine sur son domaine et elle prit son prénom. Quand à Augustin, il légua son prénom à la rue Saint-Augustin, ouverte toute entière sur les terraines qui lui appartenaient. »

 

Il s’agirait donc en grande partie des terres désignées sous les Nos. 24 et 25 dans l’aveu et dénombrement de 1723. Elles s’étendraient maintenant entre les rue Desjardins, à l’est et Saint-Augustin comprise, à l’ouest. Nous croyons que des recherches plus poussées finiraient par démontrer que toute cette étendue, soit environ six arpents de front, provenait de la terre de Louis Carrier et de Marie-Louise Nolin, dont leurs trois fils auraient hérité. Antoine, marchand, aurait, par la suite, cédé une partie de sa part à son frère Augustin, cultivateur, puis ce dernier aurait peut-être en outre élargi son domaine en faisant l’acquisition d’une bande de terre comprise entre les rues Napoléon et Saint-Augustin, sur le fief Saint-Vilmé.

 

Cette terre de Louis Carrier fils (1816-74) se trouvait entre les rues Desjardins et Dorval comprise, c'est-à-dire, bornée à l’est par une bande de terre de tout au plus 1 ½ arpents de front, entre la côte du Passage et la rue Desjardins, appartenant à Louis-Édouard Couture, héritier d’Étienne Dallaire. La terre en question passa de Louis Carrier à son unique enfants, Henriette, qu’épousa Charles-William Carrier (1839-1887), en 1864, princepal fondateur de l’entreprise Carrier et Laîné et compagnie. Elle passa ensuite à madame Louis-Philippe Dorval, née Henriette-Georgiana Carrier, fille de feu Charles-William Carrier et de Henriette-Camille Carrier, celle-ci étant la fille de feu Louis Carrier, le premier maire de Lévis.

 

(1)         Profils lévisiens, première série (1948), pp. 55-58); et deuxième série, pp. 184-238.

 

(Voir pages 105 et 106)

 

 

Comme Jean Chauveau, son beau-frère, Guillaume Albert avait eu onze enfants, dont la plupart étaient décédés avant d’atteindre l’âge adulte. Sérieusement malade au lit, Guillaume Albert fit son testament à son curé, le 13 décembre 1708. Il mourut peu après puisqu’il fût inhumé à Lauzon deux jours plus tard. Dans son testament il ne mentionne que le plus jeune de ses enfants François-Mathieu, né probablement en 1690 et conséquemment âgé de 18 ans. Celui-ci est incapable de gagner sa vie. Il lui fait donc leg particulier de 300 livres, tout en priant Jean Carrier, son beau-frère, d’en prendre soin. N’est-ce pas lui qui épousa Madeleine Levitre vers 1715? Élizabeth Halay, veuve de Guillaume Albert, survécut seize ans à son mari et décéda à Québec où elle fut inhumée le 9 août 1726.

 

(Voir pages 137 et 138)

 

 

Louis Bégin, décéda sur sa terre de Bienville et fût inhumé dans le (premier) cimetière de la pointe de Lévy, situé au nord de l’église actuelle de Saint-Joseph, le 26 décembre 1708, Jeanne Durand, son épouse, lui survécue près de quatorze ans et fût inhumée au même endroit, le 28 juillet 1722. Ce sont, à part Jacques Bégin, les premiers ancêtres au pays de toutes nos familles Bégin d’origine canadienne-française. De leur mariage étaient nés au moins neuf enfants. Ce sont :

 

1 – Marie-Anne (1669-87)

 

2 – Marie-Marguerite (1672-1733)

 

3 – Marie-Thérèse

 

4 – Élizabeth (1675-95)

 

5 – Louis

 

6 – Suzanne (16..-1731)

 

7 – Jean-Baptiste, qui épousa à Lauzon, le 23 janvier 1714 – contrat 15 janvier (gfe Rageot) – Louise Carrier (1695-1728), fille de Jean Carrier, du fief de la Martinière. C’est Jean-Baptiste Bégin qui succéda à son père sur le bien de famille et à sa mort, le 7 novembre 1730, la terre passa à son fils Jean-Baptiste (1717-81), arrière petit-fils de Jacques (I).

 

8 – Étienne (1694-1759)

 

9 – Jacques (1696-1756)

 

(Voir page 150)

 

 

Nous empruntons à M. J.-P.-Alphonse Bégin, en le complétant quelque peu ce qui suit relativement à cette terre de Louis Bégin à Bienville et aux deux familles Bégin, qui l’ont occupée au moins en partie, de père en fils durant plus de 260 ans. La terre ancestrale ne fût divisée d’abord en deux tranches égales que sous la troisième génération.

 

Propriétaires successifs

 

I –    Louis Bégin (1631-1708)

        Marié à Québec, le 15 octobre 1668

        À Jeanne Durand (1654-1722)

        Concession : 18 novembre 1655.

 

II -   Jean-Baptiste Bégin

        Marié à Lauzon, le 23 janvier 1714

        À Louise Carrier (1675-1728)

 

III - Jean-Baptiste Bégin (1717-81)

        Marié 1e à Lauzon, le 23 novembre 1739

        À Louise Bourassa (1716-48)

        2e à Saint-Laurent, I. O., le 23 juin 1750

        À Gertrude Pouliot (1728-ant. 64)

        Et 3e à Lauzon, le 28 février 1764

        À Marie-Anne Dussault

 

(Voir pages 152 et 153)

 

 

Louis Gézeron-dit-Brulote

 

En effet, selon Joseph-Edmond Roy (vol. I, p. 143), M. Charles de Lauzon-Charny avait concédé à Louis Gézeron, le 21 juillet 1666, (gfe Vachon) une terre située entre celles de Jean Carrier et de Michel Durand. C’est apparemment de cette même terre de Louis Gézeron, située entre Laurent Poiré et les Hospitalières, dont il est question dans un acte de reconcession du 22 septembre 1672 au greffe de Gilles Rageot (loc. cit. p. 293).

 

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Au recensement de 1681 Louis Gézeron à 42 ans. Agathe Fournier, sa femme, 25 ans. Ils ont quatre enfants : Ignace, 8 ans, François, 4 ans, Charles, 20 mois et Michel, domestique, 14 ans. Ils ont 12 arpents de terre en valeur, 4 bêtes à cornes et un fusil. Ils habitent leur terre (No. 16) sur le fief de la Martinière. La carte de Catalogne, déposée en 1709, situe la terre de Louis Torézon (sic) au sud-ouest de celle de Charle Carié, qui avait remplacé Jean Carrier, son père. Dans l’aveu et dénombrement du fief de la Martinière, déposé en 1724, on voit que Charles Gézeron (1680-1746) – fils de Louis, possède là terre de 1 ½ arpents de front, entre celle de Charles Carrier, au nord-est et de François Brunelle, au sud-ouest. Il s’agit apparemment de la moitié ouest de la terre de son père.

 

(Voir page 182)

 

 

Jean Carrier et Barbe Hallé

 

Presque toutes nos familles Carrier de la région lévisienne et de la Beauce descendent de Jean Carrier (1640-1716), établi dans le fief de la Martinière en 1666 et de Barbe Hallé (1645-96), son épouse. Nous disons presque, parce que Noël Lebrun dit Carrier (1669-1756), ou Carrier dit Lebrun, qui épousa Anne Brochu et se fixa à Saint-Vallier, peut fort bien avoir certains descendants du nom de Carrier dans cette même région. Il y a aussi une autre souche de Carrier dans la région de Montréal, celle d’Antoine Carrier, sans compter celles des Jamme dit Carrier et des Carrière, qu’il ne faut pas confondre.

 

Jean Carrier était déjà établi à la Martinière au moins six ans avant que ce territoire ne soit concédé en fief et seigneurie, en 1692. C’est en effet le 11 octobre 1666, en présence du notaire Métru, qu’il obtint concession de sa terre, de 3 arpents de front, de M. Charles de Lauzon-Charny, au nom du seigneur de Lauzon. Cette terre, située entre celles de Laurent Poiré, au nord-est, (qui était déjà là depuis cinq ans) et de Louis Gézeron dit Brulot, au sud-ouest, se trouvait pourtant complètement hors de la seigneurie de Lauzon. Gézeron venait d’obtenir concession de sa terre, le 21 juillet 1666 (gfe Vachon).

(cf : Tanguay I, p. 102 et II, pp. 539 et 540.)

 

Jean Carrier, fils de Jean et de Jeanne Dodier, de Saint-Georges, diocèse de Xaintes, épousa assurément à la pointe de Lévy, le 14 novembre 1670 (registre de Québec), Barbe Hallay (1645-96), fille de Jean-Baptiste, qui était déjà établis sur la côte de Lauzon. Ces époux avaient fait un contrat de mariage, le 27 juillet précédent chez le notaire Duquet. De ce mariage devaient naître quatre ou cinq enfants, dont trois fils. Le recensement de 1681 en mentionne trois : Ignace, Marie-Anne et Charles, les autres n’étant pas encore nés. Jean Carrier est alors âgé de 42 ans, sa femme, Barbe Hallay, de 36. Il a 15 arpents de terre en valeur, nourrit 5 bêtes à cornes et possède un fusil. Jean Carrier a pour voisin (du côté du sud-ouest) Louis Gézeron dit Brulot. Les époux Carrier gardent une fillette de 14 ans. Barbe Girard, leur nièce et probablement leur filleule, fille de Joachim Griard et de Marie Hallay, de Québec. Le recenseur la dit âgée de 1 an. C’est une erreur. Les âges donnés aux propres enfants de la famille sont d’ailleurs tous erronés.

 

Les enfants de Jean Carrier et de Barbe Hallé étaient :

 

1 – Ignace-Philippe (1671-1765), qui épousa 1e à Lévis, le 16 juin 1693 (sans contrat de mariage) Périne Grenet (1673-1709), fille de François, un voisin, et 2e encore à Lévis, le 2 juin 1710, Catherine-Rosalie Duquet (1688-1753), fille de Jean et de Catherine-Ursule Amyot – contrat 24 avril précédent (gfe. Dubreuil).

 

Un mois exactement avant son mariage, soit le 16 mai 1693 (gfe Jean Adam disparu), Ignace Carrier avait obtenu concession d’une terre de 6 arpents de front, au premier rang de Beaumont, qu’il vendit pour la somme de 350 livres, le 10 septembre suivant (gfe Genaple) à Pierre Molleur dit l’Allemand. (Voyez cette famille).

 

On voit sur la carte de Catalogne, déposée en 1709, aussi bien que dans l’aveu et dénombrement de 1723 pour la seigneurie de Lauzon, qu’Ignace Carrier possédait alors une terre de 5 arpents de front par 80 de profondeur, au premier rang de Lévis (terre No. 21) entre celle de Denis Courtois, au nord-est et de Jean-Baptiste Hallé, au sud-ouest : J.-Edmond Roy nous apprend en outre (pp. 346-347), que la terre d’Ignace Carrier avait été concédée par les Jésuites à Louis Duquet, le 10 juin 1668, en même temps que les deux terres précédentes du côté du nord-est (le No. 19) à Martin Guesdon et (le No. 20) à Charles Courtois. Ces trois terres, en face de Québec, faisaient partie du fief des Jésuites, alors de 11 arpents de front par 80 de profondeur.

 

« Louis Duquet céda bientôt son habitation à son frère, le notaire Pierre Duquet, qui la revendit, le 2 août 1676 à Pierre Loiseau, navigateur, habitant de Québec (gfe. Becquet). C’est ce Pierre Loiseau, dont on voit la maison sur la grève de la pointe de Lévy sur un plan de Québec, fait en 1694, à peu près à l’endroit « où se trouve encore, en 1920, l’hôtel Lawlor, rue Commerciale, en face de la traverse de Lévis. » Loiseau et sa femme, Géneviève Lemieux, vendirent à leur tour cette propriété, le 10 septembre 1693, à Ignace Carrier, habitant de Lauzon, pour le prix de 183 livres (gfe. Becquet) », Ignace Carrier faisait donc cette acquisition le même jour qu’il se départissait de sa terre de Beaumont. Il devait, par la suite, élargir sa terre aux dépens de celle de Courtois, son voisin.

 

« Le 27 novembre 1730, les Pères Jésuites vendaient à Ignace Carrier une terre de 1 x 40 arpents au bout de la terre des héritiers J.-Bte Hallay, bornée au nord-est par Ignace Carrier et au sud-ouest par les représentants Gauthier (gfe Pinguet) ».

 

Le 2 juin 1744 (gfe Pinguet), Barbe Renaud, (Arnault), veuve de Denis Courtois, a pour voisins au 2e rang Ignace Carrier et Lemieux.

 

2 – Marie-Anne, née en 1674, mariée 1e à Lévis, le 16 novembre 1695, à Pierre Turgeon (1668-99) – contrat la veille (gfe Métru). Remariée encore à Lévis, le 4 mai 1700, à Louis Lemieux (1672-ant. 1709), fils de Gabriel – contrat 2 mai 1700 (gfe Métru).

 

3 – Charles (1678-1740), qui épousa à Lévis, le 15 juin 1699 Marie Gézeron dit Brulot (1680-1756), fille de Louis, un voisin. Dans leur contrat de mariage au greffe Métru, le 24 mai, on voit que les jeunes époux habiteront chez Jean Carrier père, (qui avait perdu sa femme trois ans auparavant). Il décéda en 1716 (cf. II, p.52). Dans l’aveu et dénombrement pour le fief de la Martinière, déposé en 1724, on voit que Charles Carrier y occupe une terre, de 3 arpents de front, entre celles de Laurent Poiré au nord-est, et de Charles Gézeron dit Brulot, au sud-ouest. Il a là maison, grange et étable, avec 30 arpents de terre labourable et 2 de prairie. Il occupe évidemment la terre de feu Jean Carrier, son père.

 

4 – Jean (1682-1749), le plus jeune des trois frères, épousa probablement à Lévis, en 1705 – contrat de mariage 15 avril 1705 (gfe Chambalon) Jeanne Samson (1681-1758), fille de Jacques (I). On voit dans l’aveu et dénombrement de 1723 pour la seigneurie de Lauzon, que Jean-Baptiste Carrier y occupe la terre No. 18 de 2 ½ arpents de front, située entre celles de Jean-Baptiste Bégin, au nord-est, et de Michel Lemieux, au sud-ouest. Il s’agit d’une terre qui avait appartenu à son beau-père, Jacques Samson, qui était d’abord passée à son Ignace Samson (1676-p. 1726). Celui-ci avait épousé en premier mariage à Lévis, le 5 juillet 1700 – contrat 27 juin (gfe Charles Rageot) – Marie-Charlotte Lemieux (1677-ant. 1711), fille de Gabriel, un voisin. C’est en effet le nom de I. Samson que l’on voit sur la carte de la Catalogne (1709) à cet endroit, alors que celui-ci convola en second mariage à Québec, le 26 juin 1711, avec Madeleine Hubert, fille de François (II) et qui alla demeurer à Québec, où furent baptisés tous ses enfants issus de son second mariage.

 

5 – Louise – Tanguay mentionne un cinquième enfant, issu de Jean Carrier et de Barbe Hallay, mais il n’a retracé ni l’acte de son baptême, de son mariage éventuel et de sa sépulture. On trouve au greffe de François Rageot en date du 15 janvier 1714 un contrat de mariage de Jean-Baptiste Bégin, fils de Louis (I) avec Louise Carrier (1695-1728), mais celle-ci était la fille d’Ignace (II). Le mariage fût célébré à Lévis le 23 juillet suivant.

 

(Voir pages 187 à 189)

 

 

        Charles et Denis Courtois

 

Sur la carte de Catalogne, terminée en 1709, on voit le nom de Denis Courtois entre ceux de Michel Lemieux et d’Ignace Carrier, ce qui prouve que Denis Courtois avait succédé à son père sur cette terre, à laquelle l’aveu et dénombrement de 1723 a assigné le No. 20. C’est alors le nom de la Ve Courtois qu’on lit à la place de Denis. Mais qui était cette veuve Courtois, puisque Marguerite Berger, veuve de Charles Courtois père, ne mourut qu’en 1728, aussi bien que Barbe Arnaud, vraisemblablement veuve de Denis Courtois, qui décéda en 1757? On voit aussi dans un acte au greffe Pinguet, en date du 2 juin 1742, que Barbe Renaud (sic), veuve de Denis Courtois, était voisine de (Michel) Lemieux, d’un côté, et d’Ignace Carrier, de l’autre. D’après J.-Edmond Roy, de qui provient surtout notre information, cette famille disparut de Lévis après la conquête.

 

(Voir pages 201 et 202)

 

 

Les familles Sevestre, Gautier de la Chenaye et Duquet dit Desrochers

 

Louis Duquet avait cédé ses droits sur cette terre (No. 21) au notaire Pierre Duquet, son frère, qui l’avait revendue à Pierre Loiseau, en 1676. Elle était passée à Ignace Carrier en 1693. Quant à Louis Duquet, on perd sa trace après 1681. Jean Duquet dit des Rochers (1651-1703), avait 29 ans en 1681. C’est lui qui avait remplacé son père sur le bien de famille. Ce n’est en effet que le 11 novembre 1683 qu’il épousa à la Pointe-aux-Trembles (de Portneuf) Catherine-Ursule Amyot (1664-p. 1709), fille de Mathieu Amyot de Villeneuve – contrat premier novembre (gfe Gilles Rageot).

 

(Voir page 229)

 

 

La famille Gely (ou Gelly)

 

De ce mariage naquit : Étienne Gelly (1740-1816), continuateur de la lignée de l’honorable juge Émile Gelly, qui épousa à Lauzon, le 14 février 1763, Marie-Anne Carrier, née aussi en 1740, fille de François Carrier et de Marie-Anne Huard.

 

(Voir page 247)

 

 

François Grenet et ses trois fils

 

Au recensement de 1681, les quatre premiers colons de la Martinière, Laurent Poiré, François Grenet, Jean Carrier et Louis Gézeron (dit Brulot) ont été inscrits côte à côte, ce qui tend à prouver qu’ils étaient tous établis à cet endroit. François Grenet et Marie de Coudray, sa femme, sont alors âgées de 38 ans. Ils ont 4 enfants : Périnne, 9 ans, Jean, 8 ans, Baptiste, 4 et André, 2 ans. Ils n’ont encore que 3 arpents de terre en valeur.

 

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2 – Périnne (1672-1709), mariée à Lauzon, le 16 juin 1693, à Ignace Carrier (1671-1765), qui fixa à la Pointe de Lévy, fils de Jean Carrier, un voisin, et de Barbe Hallé (Voyez cette famille).

 

(Voir page 251)

 

 

        Du mariage de Jean Guyet (ou Guay) avec Jeanne Mignon étaient nés à Lauzon au moins treize enfants. Étant donné qu’ils ont tous vu le jour avant l’ouverture des registres à Saint-Joseph de la Pointe de Lévy, en 1679, c’est à Québec que furent inscrits les actes de baptêmes de ces enfants, comme aussi les actes de sépulture de ceux qui décédèrent en bas âge. Ce sont :

 

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5 – Louis (1660-1744), qui épousa en premières noces, probablement à la Pointe de Lévy en 1686 (sans contrat de mariage) Marie-Anne Bégin (1669-87), qui décède l’année suivante, fille de Louis Bégin. En second mariage, Louis Guay épousa encore à Lévis le 10 janvier 1694 et pareillement sans contrat de mariage Suzanne Samson (1674-1741), fille de Jacques Samson. Celle-ci était donc la cousine de la deuxième épouse d’Ignace Guay, frère de Louis. Ce dernier s’était aussi établi à Lauzon presqu’à l’extrémité est de la seigneurie, sur la terre qui devait alors avoir 5 arpents de largeur et voisine de celle de Michel Lecours qui était à cheval sur la ligne de séparation de la Martinière. C’est le 2 décembre 1709, que le seigneur Duplessis avait concédé à Louis Guay, au moyen d’un billet sous-seing-privé, la terre qu’il avait promis à Pierre Lambert (II, p. 55). En 1723, cette terre avait été divisée en deux tranches, celle du nord-est (No 2), de 3 arpents de front sur 40 arpents de profondeur, appartenant encore à Louis Guay père. Celle du sud-ouest (No. 3) était passée à son fils Jean Guay (1696-1756), qui possédait là 2 arpents de front sur 40 de profondeur, avec maison, grange, étable, etc. Il avait épousé à Lévis, le 16 novembre 1722 Marie-Anne Carrier (1700-60), fille de Charles (II) – contrat 14 novembre (gfe Louet père).

 

(Voir page 258)

 

 

Jean-Baptiste Hallé, père et fils

 

« En 1682, le 16 novembre, il épousait Marie Maranda (1664-94), fille de Jean Marandeau, à Saint-Pierre de l’Île d’Orléans, paroisse où deux siècles après un de ses descendants, M. Charles Hallé devait tenir la place du curé qui avait béni son union. Cinq mois auparavant ces fiancés avaient un contrat de mariage que reçut le notaire Pierre Duquet en la maison de la veuve Halay, le 24 juin 1682. Marie Maranda apportait en dote 100 livres, 10 minots de blé français, un habit neuf, 6 chemises neuves comme menu linge et une paire de souliers neufs. Son douaire étant fixé à 300 livres. Étaient présents Guillaume Albert et Isabelle Halay, sa femme, Jean Carrier et Barbe Halay, sa femme, Jean (probablement André) Albert, Jean et Michel Marandeau (frères de la future épouse), Zacharie Lisse et Jean Boilard, (de Beaumont) et Étienne Marandeau, huissier de la prévôté de Québec «  (p. 358).

 

(Voir page 267)

 

 

La famille Müiller dit Lallemand

 

Le 10 septembre 1693 (gfe Genaple), Ignace Carrier (1671-1765) et Périnne Grenet (1673-1709), sa femme, vendaient à Pierre Molleur (dit l’Allemand), de Beaumont, une terre de 6 arpents de front sur 40 de profondeur, pour la somme de 350 livres – sur laquelle il y avait un arpent en culture à la pioche, le reste en bois debout, sans bastiment, joignant d’un côté à Mathurin Labrecque et de l’autre à Jean (?) Derome dit des Carreaux. Le vendeur avait obtenu concession de la terre ainsi vendue, le 16 mai précédent (1693, gfe Jean Adan, disparu)(1). Quant au nommé Derome dit Descarreaux il devait s’agir de (Jean)-François, époux de Gillette Blanchard, laquelle devait être la sœur d’Étienne Blanchon, alors occupant de la terre No. 32. Descarreaux étant probablement le frère de Denis, l’auteur de toutes nos familles connues sous l’un ou l’autre de ces noms.

 

(1) Joseph-Edmond Roy, « Histoire de la seigneurie de Lauzon », vol I (1897), appendice, p. LIV.

 

(Voir page 288)

 

 

Gabriel Lemieux (1615-1700)

 

Gabriel Lemieux décéda à Lauzon en décembre 1700 et fût inhumé dans le (premier) cimetière de Saint-Joseph de Lévis, qui était situé entre l’église actuelle et le collège. Marthe Beauregard, sa veuve, lui survécue 28 ans et mourut le 28 octobre 1728. De ses deux mariages, l’ancêtre Gabriel Lemieux avait eu onze enfants – dont six du premier. Ce sont :

 

1 – Nicolas, né en 1659 et décédé avant 1666.

 

2 – Hélène (1661-1746)

 

3 – Gabriel (1663-1739)

 

4 – Madeleine (1664-1734)

 

5 – Marguerite (1666-67)

 

6 – Marie (1667-1734)

 

7 – Louis (1672-ant. 1712), qui épousa à Québec, le 4 mai 1700 Marie-Anne Carrier, née en 1674, veuve de Pierre Turgeon (1668-99), et fille de Jean Carrier et de Barbe Hallé, du fief de la Martinière – contrat 2 mai (gfe Métru). Pierre Turgeon était propriétaire de la terre No. 50-I de notre tableau des terres du 1er rang de Beaumont, c’est-à-dire la première terre du fief de Vitré, qui fait maintenant partie de la paroisse Sainte-Bernadette, dans le bas de la ville de Lauzon. Louis Lemieux et Marie-Anne Carrier, sa femme, occupèrent cette terre par la suite. Un seul enfant parait être né de ce mariage. Jean Lemieux, qui fût baptisé à Lauzon, le 19 janvier 1701 et dont Tanguay perd la trace.

 

8 – Michel (1673-1750)

 

9 – Marie-Marthe (1675-1761)

 

10 – Marie-Charlotte (1677-p. 1726)

 

11 – Guillaume (1679-1701)

 

(Voir pages 311 et 312)

 

 

Laurent Poiré, père et fils

 

Sur la carte de Catalogne, levée entre 1685 et 1709 on voit la terre de Laurent Paray (sic) entre celles de G. Carié et de Jean Carié. S’agit-il de Laurent Poiré père ou de son fils Laurent? Pour répondre à cette question, il faudrait d’abord connaitre la date de la mort de Laurent Poiré père, de même que l’année de la levée de cette carte de la Martinière. Or ce sont des renseignements qui nous manquent. D’après le recensement de 1681, Laurent Poiré père aurait été âgé de 79 ans en 1709. Il est donc plutôt probable qu’il s’agissait de Laurent Poiré fils.

 

L’aveu et dénombrement du fief de la Martinière, déposé en 1724 apprend que Laurent Poiré (fils) y possédait alors une terre de 4 ½ arpents de front par 40 de profondeur, entre les terres de Charles Grenet au nord-est et de Charles Carrier au sud-ouest. Il avait là 50 arpents de terre labourable et 4 de prairie, avec maison, grange et étable.

 

Laurent Poiré décéda en 1741 et fût inhumé à Québec le 27 mai. Suzanne Bégin, sa femme, mourut après 1731. De ce mariage étaient nés douze ou treize enfants :

 

1 – Marie-Anne

 

2- Charles-Louis (1712-p. 1758)

 

3 – Suzanne (1715-99), mariée à Lévis le 23 octobre 1742 à André Joseph Carrier, fils de Charles et de Marie Gesseron dit brulot, de la Martinière – contrat 16 octobre 1742 (gfe Jacques Pinguet).

 

4 – Louis-Laurent

 

5 – Marie-Josephe (1720-59)

 

6 – Jean-Baptiste

 

7 – Marie-Louise (1722-33)

 

8 – André

 

9 – Barbe (1726-69)

 

10 – Joseph

 

11 – Marie-Jeanne

 

12 – Marie-Françoise

 

13 – Marie-Genelève (1731-….)

 

(Voir pages 361 et 362)

 

 

Généalogie du Chanoine Joseph-Valère Roy ancien curé de Notre-Dame de Lévis, et de son cousin, l’Abbé Adalbert Roy

 

Louis LeRoy et Anne Lemaistre, marié en la province Saint-Rémy de Dieppe en Normandie, le 27 avril 1638.

 

I – Nicolas Le Roy (1639-87)

 

II – Nicolas Le Roy (1661-1727)

 

III – Alexis LeRoy ou Roy (1693-1746)

 

IV – Alexis LeRoy ou Roy (1723-1761)

 

V – Jean-Baptiste Roy

 

VI – Jean-Baptiste Roy

 

VII – François-Xavier Roy

 

VIII – Narcisse Roy (1839-93)

 

VIII – David Roy (1841-1901), qui fût aussi entrepreneur en menuiserie à Lévis. Marié 1e à Danassie Huard, le 8 mai 1868, et 2e à Hélène Carrier, le 21 novembre 1870. Décédé à Lévis, le 21 août 1901. Père de Joseph-Eugène Roy, avocat, greffier de la ville de Lévis décédé en 1914 : et du Chanoine Joseph-Valère Roy, curé de Notre-Dame de Lévis (1).

 

(1)       cf : Pierre-Georges Roy, « Profils Lévisiens », deuxième série, (1948), pp. 259 à 263.

 

 

(Voir pages 387 à 389)

 

 

Généalogie des frères Joseph-Edmond et Pierre-Georges Roy

 

I – Nicolas LeRoy (1639-1687)

 

II – Guillaume LeRoy (1667-1743)

 

III – Pierre-Bernard LeRoy (1706-83)

 

IV – Pierre LeRoy (1733-1804)

 

V – François Roy (1764-1819)

 

VI – Ferréol Roy (1797-1855)

 

VII – Léon Roy (1824-86)

 

VIII – Joseph-Edmond Roy (1858-1913), deuxième enfant d’une famille de treize, naquit à Lévis, le 7 décembre 1858. Fit son cours classique au séminaire de Québec, admis à la profession de notaire, le 20 mai 1880. Pratiqua d’abord avec son père, puis plus tard avec son plus jeune frère, le notaire Adjutor Roy. Il épousa à Lévis, le 26 mai 1885, Marie-Louise-Lucienne Carrier (1860-1948), fille d’Antoine Carrier, marchand et d’Hélène Sheppard. Pas d’enfant de cette union. Décédé à Lévis, le 9 mai 1917. Il est l’auteur de l’Histoire de la seigneurie de Lauzon.

 

VIII – Pierre-Georges Roy (1870-1953)

 

(Voir pages 395 à 397)

 

 

Jacques Samson

 

Cette terre (No. 18) aurait aujourd’hui pour limite au sud-ouest une ligne latérale imaginaire qui suivrait la rue Sainte-Anne puis la rue de Billy (2). Ce serait donc sur cette terre de Lévis, que Jacques Samson se serait d’abord établi et où il aurait vécu jusque vers 1680. Son fils Ignace habitait donc encore cette terre paternelle, en 1709, alors que son bail était sur le point de se terminer. Peu après, il y était remplacé par son beau-frère Jean-Baptiste Carrier, gendre de feu Jacques Samson et d’Anne Métru, à qui celle-ci avait vendu cette terre, en 1709 et que le dénombrement de 1723 mentionne comme propriétaire de cette terre No. 18.

 

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Du mariage de Jacques Samson avec Marie-Anne Métru étaient nés dix-sept enfants :

 

1 – Jacques (1672-1691)

 

2 – Marie-Suzanne (1674-1741)

 

3 – Ignace (1676-p. 1726), qui épousa à Lauzon, le 5 juillet 1700 Marie-Charlotte Lemieux (1677-ant. 1711), fille de Gabriel – contrat 27 juin (gfe Charles Rageot). D’abord fixés sur la terre No. 18 à Lévis. Remarié à Québec, le 26 janvier 1711, à Madeleine Hubert, fille de François (II) – contrat la vieille (gfe Lacétière). Cette terre passa ensuite à Jean-Baptiste Carrier, son beau-frère. (Voyez cette famille).

 

4 – André

 

5 – Charles-Louis

 

6 – Marguerite (1679-1741)

 

7 – Jeanne (1681-1758) – baptême au registre de l’Islet – mariée probablement à Lauzon, peu après le 15 avril 1705, date de son contrat de mariage au greffe Chambalon, à Jean Carrier (1682-1749), fils de Jean et de Barbe Halay. Établi sur la terre No. 18 qui provenait d’Ignace Samson (1676-p. 1726), son beau-frère (Voyez cette famille).

 

(Voir pages 405 et 406)

 

 

Les Samson - Baboise

 

Nous croyons qu’une tranche des deux terres dont il vient d’être question – tranche sur laquelle se trouve aujourd’hui le cimetière ValSainte de la paroisse Saint-Antoine-de-Bienville – passa bientôt à Ambroise Samson et à Marie-Anne Morin, son épouse, car les parents de cette dernière partirent de Lauzon quelque temps avant de mourir. Ambroise Samson, leur gendre, décéda prématurément, en 1731. Il n’avait pas encore 30 ans et laissait quatre enfants, qui avaient tous été baptisés à Saint-Joseph de Lévy, parmi lesquels un seul fils, Joseph-Ambroise (1727-p. 69). Celui-ci épousa dans sa paroisse natale (sans contrat civil de mariage), le 1er mars 1756, Louise Carrier, fille de Charles (III). On voit le nom d’Ambroise Samson, sergent de milice, à Saint-Joseph de la pointe-de-Lévy, dans le recensement de 1762. Il y a deux femmes à la maison, sans doute son épouse et sa belle-mère. Il a deux enfants, un petit garçon et une petite fille. On garde un étranger à la maison, peut-être un réfugié. Ambroise Samson possède 1 ½ arpents de terre. Ces époux firent baptiser plusieurs enfants à Saint-Joseph, entre 1756 et 1769. Un troisième à dû naitre après 1769, qui succéda à son père Ambroise et à son grand-père Ambroise Samson, sur le bien familial, à Blainville, car Joseph-Edmond Roy rapportait vers 1894 que plusieurs générations d’Ambroise sont à l’origine du surnom Samson-Baboise, donné à cette branche de la famille.

 

(Voir page 408)

 

 

Toussaint Toupin dit Dussault

 

Toussaint Toupin (1616-76), maitre de barque, se fit concéder une terre (No. 18) sur le 1er rang de la seigneurie de Lauzon, par Jean de Lauzon, le 6 février (gfe Audouard). C’était une terre de 2 ½ arpents de front sur 40 de profondeur, située entre celle de Louis Bégin (au nord-est) et le fief des Jésuites, ou Martin Guedon, au sud-ouest, qui obtint concession de sa terre des Jésuites en 1668. Toupin parait ne pas avoir gardé sa terre longtemps. Il n’y est pas mentionné au recensement de 1666 et de 1667 et décéda au Château-Richer, en 1676. Cette terre ne semble d’ailleurs pas occupée au recensement de 1681. Elle était en effet passée à Étienne Landron, bourgeois de Québec, le 21 février 1660 (gfe Audouard), puis Jacques Samson, le 25 août 1670. La carte de Catalogne (1685-1709) y place I(gnace) Samson (1676-p. 1726), fils de Jacques, qui y était remplacé avant 1723 par son beau-frère Jean-Baptiste Carrier (1682-1749). La terre en question n’avait cependant que 2 ½ arpents de largeur au lieu de 3, qu’on lui a souvent attribués.

 

(Voir page 416)

 

 

Les trois frères Turgeon

 

        Trois des quatre fils de Charles Turgeon et de Périnne Lefebvre, de Beauport, se sont établis à Beaumont.

 

1 – Jacques Turgeon (1656-1728)

 

2 – Zacharie Turgeon (1664-1743)

 

3 – Pierre Turgeon (1668-99), le plus jeune de ces trois frères, épousa à Saint-Joseph de Lévis, en 1695 – contrat 15 novembre 1695 (gfe Métru) – Marie-Anne Carrier, née en 1674, fille de Jean Carrier et de Barbe Halay (Hallé). Nous croyons que Pierre Turgeon possédait la terre No. 50-I, c’est-à-dire la première terre du fief Vitré, faisant maintenant partie de la paroisse Sainte-Bernadette et de la ville de Lauzon. C’est là que Pierre Turgeon a dû décéder en 1699. Marie-Anne Carrier convola de nouveau, en 1700 – contrat 2 mai 1700 (gfe Métru) avec Louis Lemieux (1672-ant. 1712), qui occupa cette dite terre par la suite.

 

(Voir pages 416 et 417)

 

 

APPENDICE

        Terre d’Augustin Carrier – le 27 juin 1738 (gfe Barbel), le seigneur Charest cédait une terre, de 3 arpents de front, à Augustin Carrier, située en face de Québec, entre les habitations de Jean-Baptiste Bégin et de Jean Carrier (cf : II, p. 149). Ne s’agit-il pas ici du fils d’Ignace Carrier, qui épousa Marie-Geneviève Bernier, au cap Saint-Ignace, l’année suivante? Ses voisins ne seraient pas Jean-Baptiste Bégin (1717-81), fils de Jean (décédé en 1730), à l’est, et Jean-Carrier (1682-1749), alors propriétaire de la 1ère terre (No. 18) de Lévis, à l’ouest? Ces 3 arpents ainsi cédés semblent correspondre quelque peu à la dernière terre de Lauzon (No. 17), terre ancestrale des Bégin. Éventuellement, par contre, cette cession n’aurait pas eu de suite.

 

(Voir pages 421 et 422)