Profils lévisiens. Première série

Roy, Pierre-Georges

 



 

Georges Carrier

 

       Les familles Carrier sont nombreuses dans la région de Québec, particulièrement dans le comté de Lévis. La seule cité de Lévis, si l’on se réfère au dernier Almanach des adresses ont compte plus de 90 familles de ce nom. La ville de Lauzon, pour son compte, n’a pas moins de 26 familles Carrier.

 

        Toutes descendent de Jean Carrier, originaire de Saint-Georges, évêché de Xaintes, qui vint s’établir dans la Nouvelle-France un peu avant 1670. Dans un de ses nombreux voyages en France, le régistrateur L.-N. Carrier se rendit à Saint-Georges et y trouva des parents éloignés, braves gens qui tous se défendaient énergiquement d’appartenir à la même famille que le cruel Carrier qui rendit son nom si tristement célèbre pendant la Révolution française. Les familles Carrier existent-elles encore à Saint-Georges? Si la branche française est disparue, elle est nombreusement représentée dans la province de Québec.

 

        Georges Carrier naquit à Lévis le 13 avril 1819, du mariage de Jean-Baptiste Carrier, cultivateur, et de Marie-Françoise Guenette. Les Carrier cultivaient la terre à Lévis depuis presque l’arrivée du premier ancêtre au pays. Ce fut aussi la première occupation de Georges Carrier.

 

Puis, comme il avait des dispositions pour le commerce, il devint boucher. Tout jeune garçon, la curiosité naturelle à mon âge me poussa à m’introduire dans le vaste bâtiment, en arrière de la maison qui porte aujourd’hui le No municipal 86 de la rue Saint-Georges, qui servait de boucherie à Georges Carrier. Je voulais voir comment on assommait les bœufs et on égorgeait les moutons. Je n’y restai pas longtemps. Ma curiosité fut satisfaite pour toujours et jamais, depuis, je n’ai mis les pieds dans un abattoir. Aujourd’hui, dit-on, les manières d’abattre les animaux de boucherie ont été beaucoup améliorées. Tant mieux pour les âmes sensibles et aussi pour ces pauvres animaux.

 

M. Carrier fut pendant un grand nombre d’années le plus important boucher de Lévis et probablement de toute la région lévisienne. Il était le fournisseur de toutes les communautés religieuses de la ville, des hôtels et de la plupart des familles. Son commerce s’étendait même à Québec et nombre de bouchers de la capitale venaient chercher chez lui les viandes qu’ils vendaient à leurs clients.

 

M. Carrier avait hérité d’une terre de grande valeur en plein milieu de la ville naissante de Lévis. Cette terre fut divisée petit à petit en lot à batir. La rue Carrier qui a pris son nom du boucher Georges Carrier traverse cette terre du haut en bas. Par acquisitions faites à bon compte, M. Carrier devint un des plus grands propriétaires fonciers de Lévis.

 

Homme d’affaires habile mais prudent, M. Carrier fut de bonne heure appelé à siéger à la Commission scolaire de Lévis. Il fut aussi marquillier de l’église Notre-Dame et, pendant plusieurs années, président de la société de construction Permanente de Lévis. Il fut également un des premiers citoyens de Lévis à devenir juge de paix.

 

Lors de la fondation de la paroisse Notre-Dame, M. Carrier voulut faire sa part pour le nouveau temple que le curé Déziel méditait d’élever sur les hauteurs de Lévis. Il donna un terrain de 200 pieds de longueur sur 132 pieds de largeur, soit 24,000 pieds en superficie, pour agrandir les dépendances de l’église. Ce terrain est aujourd’hui ce qu’on appelle le square ou carré Déziel.

 

Ce n’est pas là le seul don fait par M. Carrier aux œuvres du curé Déziel. Celui-ci fut connu par suite de son insinuation au bureau d’enregistrement. Mais que de dons faits par M. Carrier à l’église, au collège, au couvent, à l’hospice et ailleurs qui ne sont enregistrés que dans le livre du bon Dieu!

 

M. Carrier décéda à Lévis le 9 août 1891, à l’âge de 72 ans et 3 mois. Sa veuve, Julie Labadie, lui survécut jusqu’au 5 octobre 1923. Elle était agée à sa mort de 96 ans et 6 mois.

 

Du mariage de Georges Carrier et de Julie Labadie étaient nés plusieurs enfants. Je mentionne parmi ceux que j’ai connus : l’abbé Charles-Édouard Carrier, ancien supérieur du collège de Lévis, décédé curé de Saint-Joseph de la Beauce le 10 décembre 1911; Georges Carrier, maître-boucher, décédé le 26 août 1909; Joseph Carrier, également maître-boucher, qui fut pendant plusieurs années échevin de la ville de Lévis, décédé le 1er juillet 1923; Théophile Carrier, secrétaire-trésorier de la Société de Construction Permanente de Lévis et marguiller de l’église Notre-Dame, décédé le 11 février 1932; Marie-Julie, épouse de Achille Carrier, décédée le 1er juillet 1884.

 

Un seul des fils de Georges Carrier se maria, Théophile. Il fut le père de Philippe Carrier, décédé; de M. Édouard Carrier, rentier, de Lévis, de madame J.-Léonidas Bilodeau et Mère Jeanne de Sales, du monastère de Visitandines, de Lévis.

 

(Voir pages 13 à 16)

 

 

M. Chabot, ami et administrateur du curé Déziel, le seconda vigoureusement dans la fondation de la paroisse Notre-Dame. Il ne se contenta pas de donner un vaste terrain à l’église, de concert avec son frère, Laurent Chabot, mais il voulut devenir un des fondateurs du nouveau temple en hypothéquant tous ses biens pour hâter la construction comme l’avaient fait d’ailleurs seize autres de ses concitoyens.

 

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M. Julien Chabot avait épousé, à Saint-Joseph de Lévis, le 2 février 1830, Suzanne Carrier, fille de feu Charles Carrier et de Suzanne Miray. Elle décéda à Lévis le 4 décembre 1875.

 

(Voir page 23)

 

 

Pierre-Benjamin Carrier

 

        Pierre-Benjamin Carrier, né à Lévis le 17 février 1786, vécut toute sa vie et mourut sur la belle terre que son père lui avait léguée un peu à l’est de l’église Notre-Dame. M. Carrier était un cultivateur à l’aise et il voulut aider à la construction de l’église que le curé Déziel élevait à quelques pas de sa terre. Dans l’acte de donation des terrains de l’église reçu par le notaire Panet le 30 juillet 1850, le nom de M. Carrier apparait pour un don de 170 pieds par 200 pieds de terrain, soit une superficie de 20,000 pieds.

 

        Moins d’un an plus tard, le 16 juin 1851, M. Carrier faisait encore un beau don à la nouvelle paroisse de Notre-Dame de Lévis. Il donnait une autre partie de sa terre pour aider le curé Déziel à bâtir son collège. Ce brave cultivateur ne savait pas signer son nom mais il voulait aider la jeunesse à s’instruire. Lui n’avait pas eu cet avantage parce que les écoles étaient trop éloignées de la terre paternelle. M. Carrier vécut assez vieux pour voir les progrès de la maison d’enseignement qu’il avait si généreusement contribué à fonder. Il décéda le 23 décembre 1864, à l’âge de 70 ans.

 

        Du mariage de Pierre-Benjamin Carrier et de Marie-Anne Aubert naquirent seize enfants, cinq garçons et onze filles. Presque tous vécurent jusqu’à un âge avancé et, fait étrange, un seul des frères et sœurs Carrier se maria. Ils vécurent tous ensemble dans la maison paternelle, faisant fructifier le bien du père et donnant le bon exemple à tous leurs voisins.

 

        À l’arrivée du curé Gauvreau à Notre-Dame de Lévis, en 1882, cinq des frères et sœurs Carrier vivaient encore. Vieux et incapables de se rendre à l’église Notre-Dame l’hiver, ces braves gens se désolaient de ne pouvoir assister aux offices religieux. Le curé Gauvreau eut pitié de leur détresse. Il obtint pour eux la permission d’avoir un oratoire privé dans leur maison. La première messe y fut dite par le curé Gauvreau le 6 décembre 1889 et elle fut servie par l’aînée des frères Carrier, Étienne, alors âgé de 78 ans.

 

(Voir pages 29 et 30)

 

 

Michel Lecours dit Barras

 

       Après un certain nombre d’années, Michel Lecours dit Barras décida d’abandonner la navigation pour se livrer à l’industrie. Il entra en société avec M. Félix Carrier qui exploitait une petite manufacture de chandelles, rue Saint-Louis, à peu près où s’élève aujourd’hui le monastère du Présieux-Sang.

 

        Mais, à son tour, la chandelle fut supplantée par la lampe à pétrole et le commerce diminuant considérablement, les deux associés se séparèrent. M. Carrier garda la manufacture et M. Lecours dit Barras, pour améliorer son sort, gagna les États-Unis. C’est à Lewiston, état du Maine, qu’il alla s’établir avec sa famille.

 

(Voir page 47)

 

 

Les frères Louis, Augustin et Antoine Carrier

 

        Ils étaient trois frères, Louis, Antoine et Augustin, et étaient fils de Louis Carrier, et Marie Nolin. Par héritage ou par acquisitions, ils devinrent propriétaires d’une bonne partie de la rue Saint-Georges ouest. Louis a laissé son nom à la rue Saint-Louis, qui bordait ses propriétés. Antoine traça la rue Saint-Antoine sur son domaine et elle prit son prénom. Quant à Augustin, il légua son prénom à la rue Saint-Augustin ouverte toute entière sur des terrains qui lui appartenaient.

 

        Louis Carrier, né le 24 novembre 1816, fut d’abord en société avec son frère Antoine puis celui-ci ouvrit un magasin à son compte, rue Saint-Georges, au haut de la rue Saint-Antoine.

 

        M. Louis Carrier continua son commerce en société avec son gendre M. Charles-William Carrier, qui devait devenir le principal fondateur des célèbres usines Carrier, Lainé et Cie. J’ai vu ma jeunesse l’ancien magasin de M. Louis Carrier, en haut de la côte du Passage, un peu en arrière du poste central de police actuel, mais la maison était déjà bien délabrée et fut finalement incendiée le 22 avril 1916. Elle était alors occupée par l’atelier de plomberie de Télesphore Bissonnette.

 

        Les talents d’administrateur de M. Louis Carrier furent vite réclamés par ses concitoyens et il fut le premier maire de la ville de Lévis en 1861. À cette époque, le maire était choisi par le conseil et il devait se faire élire conseiller par le peuple comme ses collègues. M. Carrier pendant les neuf années qu’il siégea au conseil de ville fut réélu tous les deux ans par acclamation, ce qui prouve bien que tous reconnaissaient ses capacités et les services qu’il rendait à la ville.

 

 

        En 1870, M. Carrier, devenu presque infirme tant il marchait difficilement, décidait de se retirer de la vie municipale. Les citoyens de Lévis, comme souvenir des services rendus à la ville par M. Carrier, lui offrirent un riche service de table en argent. La démonstration eut lieu le 3 février 1870 et fut très touchante. Ce superbe service de table est conservé précieusement par la petite-fille de M. Carrier, madame Philippe Dorval.

 

        M. Louis Carrier décéda à Lévis le 23 décembre 1874, à l’âge de 59 ans.

 

        Il fut un des rares hommes publics dont les mérites furent reconnus de leur vivant. En effet, l’opinion publique à Lévis fut unanime à reconnaître que M. Carrier avait été un maire idéal. Je ne crois pas que la plus petite critique ait été faite de son administration municipale.

 

        Notons que M. Louis Carrier ne s’occupa pas seulement des affaires municipales de Lévis. Il se fit un devoir et un honneur d’être au nombre de ceux à qui le curé Déziel décerna le titre de fondateur de l’église Notre-Dame. Chrétien convaincu, il souscrivit largement à toutes les œuvres fondées par le curé Déziel.

 

         De son mariage avec Maire-Émilie Valois, décédée à Lévis le 19 janvier 1874, était née une fille, Henriette, qui devint l’épouse, le 1er juin 1864, de Charles-William Carrier, fils d’Ignace Carrier et de Marie-Louise Dalaire. M. Charles-William Carrier, on le sait, fut le fondateur des grandes usines Carrier, Laîné et Cie.

 

        Augustin Carrier, né le 8 février 1823, suivit la tradition paternelle et cultiva la terre toute sa vie. Il fut un des fondateurs de la première société d’agriculture du comté de Lévis. Il fut aussi marguillier de la paroisse Notre-Dame, et occupa plusieurs autres postes de confiance. M. Carrier décéda le 24 octobre 1908, à l’âge de 85 ans. Il fut le père d’Achille Carrier, ancien échevin de la ville de Lévis, et de mesdames Peter Hunt et Joseph Samson.

 

        M. Antoine Carrier, né le 24 octobre 1829, à la dissolution de sa société avec son frère, s’établit comme marchand-épicier au coin des rues Saint-Georges et Saint-Antoine. C’est lui qui bâtit la maison aujourd’hui occupée par l’épicerie de M. Hervé Bouchard. Plus tard, M. Carrier abandonna le commerce au détail pour ne s’occuper que du commerce d’épicerie en gros. Il établit son poste de commerce, sur la rue Commerciale, dans la maison aujourd’hui occupée par l’hôtel Saint-Louis.

 

        M. Antoine Carrier décéda à Lévis le 17 décembre 1906, à l’âge de 77 ans. Il avait épousé à Lévis, le 4 octobre 1852, Hélène Sheppard, qui décéda le 16 juin 1913. De leur mariage étaient nés : Augustin Carrier, ancien député de Lévis aux communes, décédé le 3 mars 1928; Robert Carrier, ancien directeur de la poste à Lévis; Maurice Carrier, décédé le 13 juin 1901; Alfred Carrier, décédé le 9 mars 1937; mesdames C.-Gédéon Beaulieu, décédée le 22 août 1907; J.-Edmond Roy, Edmond Pourtier, Louis Fontaine et mademoiselle Antoinette Carrier, décédée le 15 avril 1946.

 

(Voir pages 55 à 58)

 

 

L’honorable Joseph-Goderic Blanchet

 

Enfants :

 

1 – Marie-Émélie-Joséphine Blanchet

 

2 – Marie-Louise-Alzire-Antoinette Blanchet

 

3 – François-Louis-Napoléon-Joseph-Dominique (Louis-Joseph) Blanchet né à Lévis le 21 mai 1854. Employé civil. Décédé à Lévis le 16 mars 1934, à l’âge de 79 ans et 10 mois. Il avait épousé, à Lévis, le 10 juin 1874, Marie-Wilhelmine Thompson, fille de François-Xavier Thompson et de Marie-Caroline Mercier. Décédée à Lévis le 23 avril 1916, à 66 ans. Enfants : A. Marie-Émélie-Josephine Blanchet, décédée le 19 avril 1894, à l’âge de 19 ans; B. Henrie-Joseph-Goderic Blanchet décédé le 7 août 1900, à l’âge de 24 ans et 8 mois; C. Jean-Marie Blanchet, ancien inspecteur de la Caisse d’Économie Notre-Dame de Québec. Marié à Marie-Alma Carrier; D. Marie Blanchet née à Lévis le 25 juillet 1865 et décédée le le même jour; E. Anonyme né et décédé le 30 avril 1857.

 

4 – Marie-Élise-Alphonsine Blanchet

 

(Voir page 82)

 

 

       En 1886, le Frère Herménégilde, chargé d’une mission spéciale en Amérique, passa par Québec. Les directeurs du collège de Lévis en profitèrent pour l’inviter à venir rencontrer ses anciens élèves. C’est le 7 février 1886 que le Cher Frère se rendit au Collège. Ici, je parle en témoin puisque j’étais alors élève de Quatrième et que j’assistai à la fête, de la première à la dernière minute. La réception fut enthousiaste. Bien peu de prêtres du Collège avaient connu le Frère mais une centaine de ses anciens élèves s’étaient fait un devoir de venir le rencontrer. Il entendit la messe au Collège, dîna avec ses anciens élèves, puis dans l’après-midi, assista aux vêpres avec toute la communauté. C’est le maire Thimolaüs Beaulieu, un de ses anciens élèves, qui se chargea de lui offrir les vœux de tous, et il le fit avec chaleur et émotion. Parmi les anciens présents au Collège le 7 février 1886, outre le maire Beaulieu, je note les abbés L.-P. Beaulieu, Albert Beaulieu, G.-R. Fraser, MM. L.-G. Desjardins, C.-W. Carrier, Joseph Beauchamps……

 

(Voir pages 91 et 92)

 

 

       La fonderie Tibbitts, à deux étages, de près de cent pieds de longueur, employait quelques douzaines d’ouvriers. M. Tibbitts fit venir d’Angleterre et d’Écosse d’habiles contremaîtres qui formèrent vite d’excellents ouvriers. On s’est souvent demandé où les bons mécaniciens des anciennes usines Huot dit Saint-Laurent et Carrier, Laîné et Cie avaient reçu leur formation. C’est à la fonderie Tibbitts qui firent leur apprentissage : les Huot dit Saint-Laurent, les Laîné, les Leblanc, les Samson, les Thomas, etc., etc., qui furent considérés comme les meilleurs mécaniciens de leur temps.

 

(Voir page 105)

 

 

Charles Bégin

 

Enfants :

 

1 – Charles Bégin

 

2 – Nérée Bégin

 

3 – Hildevert Bégin né le 12 juin 1828. Cultivateur. Marié d’abord à Marcelline Dumont puis à Marie-Philomène Dumont. Hildevert Bégin décéda le 19 janvier 1911, à l’âge de 83 ans. Enfants de son second mariage : Charles-Odilon, marié à Philomène Boutin; Marie-Mélanie, mariée à Louis Boutin; Georges-Achille, marié à Philomène Carrier; Joseph-Hilaire, décédé en bas âge; Louis-Nazaire, marié à Emma Blouin; Joseph-Ferdinand; Joseph-Charles; Marie-Cécile; Joseph-Damase, marié à Marie-Aurélie Boucher.

 

(Voir pages 122 et 123)

 

 

Les frères Georges, Ignace et L.-Edouard Couture

 

        Ignace Couture, père de l’honorable Georges Couture et du commandeur Louis-Édouard Couture, était le descendant direct de Guillaume Couture, le premier colon de Lévis. La filiation de ce brave citoyen s’établit ainsi : 1e Guillaume Couture, marié à Anne Eymard; 2e Joseph-Odger Couture de la Cressonnière, marié à Jeanne-Marie Huard; 3e Augustin Couture, marié à Élisabeth Carrier; 4e Ignace Couture, marié à Véronique Carrier; 5e Ignace Couture, marié à Geneviève Samson; 6e Ignace Couture.

 

(Voir pages 151 et 152)

 

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        M. Georges Couture avait épousé, à Saint-Charles de Bellechasse, le 3 février 1846, Marie Roy, fille de Pierre Roy, cultivateur, et de Geneviève Carrier. De faible santé, madame Couture décéda à Lévis le 5 avril 1853, à l’âge de 23 ans. En secondes noces, à Lévis, le 5 juin 1854, M. Couture épousa Geneviève Gelley, veuve de Pierre Saint-Hilaire. La seconde épouse de M. Couture décéda à Lévis le 13 avril 1888, à l’âge de 75 ans, cinq mois après son mari. Madame Couture fut la digne collaboratrice de son mari dans ses œuvres de charité. Avec ses gros revenus, elle aurait pu se donner le luxe qui est d’ordinaire le partage des riches. Elle préféra donner, donner et donner. Les pauvres et les déshérités furent ses meilleurs amis.

 

(Voir page 155)

 

 

Les fils de Joseph-Antoine Carrier

 

        Des Joseph Carrier on en compte peut-être une douzaine dans les commencements de la paroisse Notre-Dame. Celui-ci se nommait Joseph-Antoine, mais on le désignait le plus souvent sous le seul prénom d’Antoine. Il est presque impossible de mettre chacun des Joseph Carrier à leur place dans l’arbre généalogique touffu de la famille Carrier.

 

        Joseph-Antoine Carrier était marié à Madeleine Nolin, ce qui nous aide un peu à le fixer. Cultivateur à l’aise, il décéda le 29 décembre 1852, à l’âge de 72 ans, et fut un des premiers paroissiens de Notre-Dame à être inhumé dans l’église paroissiale.

 

        J’ai connu, dans leur vieillesse, à peu près tous les enfants de Joseph Carrier et de Madeleine Nolin. Ils habitaient dans les environs de l’église. Édouard avait sa résidence rue Wolfe, au coin de la rue Notre-Dame; Félix habitait un peu plus haut, au coin des rues Notre-Dame et Saint-Joseph; Hubert avait sa résidence au coin opposé des rues Notre-Dame et Saint-Joseph; et les autres vivaient ensemble dans la maison voisine, rue Saint-Joseph.

 

        Ces frères et sœurs Carrier étaient l’exemple de toute la paroisse par leur vie simple et pieuse. Leur vieillesse fut vraiment bénie de Dieu.

 

        Récapitulations : Joseph Carrier, né le 9 juillet 1806, resta célibataire. C’est lui qui eut la conduite de la terre de son père. Il était aidé dans son travail par ses frères et sœurs, tous célibataires comme lui. Atteint par la vieillesse, il se retira à la maison de la rue Saint-Joseph où il décéda le 31 octobre 1888, à l’âge de 82 ans et 4 mois.

 

        Jean-Baptiste né le 28 juin 1808, cultiva le bien paternel après la mort de son père. Il se retira ensuite à la maison de la rue Saint-Joseph où il décéda le 23 août 1887, à l’âge de 79 ans.

 

        Madeleine née le 24 septembre 1810, décedée en bas âge.

 

        Luce née le 4 octobre 1812 et décédée le 20 mai 1829.

 

        Lucie née le 1er décembre 1813. Décédée en bas âge.

 

        Édouard Carrier né le 28 novembre 1816, fit un cours d’études complet et prit la soutane mais n’ayant pas la vocation il se livra à l’enseignement. Il fit la classe pendant plusieurs années à Saint-Joseph de Lévis. Le 28 septembre 1868, il remplaçait Félix-Juneau comme inspecteur d’écoles des comtés de Lévis et Dorchester. C’est alors qu’il vint habiter rue Wolfe. Il décéda le 26 novembre 1886, à l’âge de 70 ans. De son mariage avec Madeleine Ruel (4 février 1856) il eut plusieurs enfants.

 

        Hubert Carrier né le 12 octobre 1819. C’est lui qui tint une épicerie pendant tant d’années au coin des rues Saint-Joseph et Notre Dame, dans la maison aujourd’hui occupée par M. Morissette, marchand de tabac. M. Carrier n’eut jamais d’autre commis que sa fille adoptive, Marie-Dinelle, qui fut plus tard religieuse de Jésus-Marie, à Lauzon. Ce que produisent l’économie et la bonne conduite! Le commerce de M. Carrier, apparemment, n’était pas considérable et, cependant, il amassa une petit fortune qu’il employa à faire instruire des neveux et à d’autres œuvres méritoires. M. Hubert Carrier décéda le 25 mai 1898, à l’âge de 78 ans et 9 mois. De son mariage avec Ursule Lemieux, il n’avait pas eu d’enfant.

 

        Félix Carrier né le 4 mai 1822 devint manufacturier de chandelle. Je crois qu’il fut le premier à établir cette industrie à Lévis. Il avait son établissement sur le site actuel ou à peu près du monastère du Présieux-Sang, rue Saint-Louis. M. Carrier avait une très belle voix et il fit partie du chœur de l’orgue de l’église pendant près de cinquante ans. M. Félix Carrier décéda le 15 octobre 1899, à l’âge de 72 ans et 6 mois.

 

        Louis-Honoré Carrier, né le 15 novembre 1827 cultiva la terre comme son frère Jean-Baptiste puis passa ses dernières années à la maison de la rue Saint-Joseph où il décéda le 27 mai 1901 à l’âge de 76 ans et 6 mois.

 

        Camille Carrier née le 26 février 1830 ne se maria pas et décéda le 29 janvier 1913, à l’âge de 83 ans et 11 mois.

 

        Éléonore Carrier née le 10 janvier 1830. Elle décéda non mariée le 22 octobre 1876, à l’âge de 46 ans. Elle fut la première adulte inhumée au cimetière Mont-Marie.

 

(Voir pages 184 à 187)

 

 

        Le jour même de la mort du maire Roy, le conseil municipal réuni d’urgence décida de lui faire des funérailles civiques.

 

        M. Roy fut exposé pendant deux jours à sa résidence de la rue Saint-Étienne, puis transporté dans la salle du conseil de ville, dans le haut de l’ancienne halle Lauzon (aujourd’hui la gare du Canadien National). C’est de là que partit le cortège pour l’église Notre-Dame le 3 décembre 1874.

 

        Tous les édifices publics et les magasins avaient fermé leurs portes et c’est au milieu d’une foule considérable que le cortège se mit en marche. Lévis n’avait jamais vue spectacle aussi imposant. Le cortège se composait d’un détachement de la Police Provinciale sous le commandement du major L.-N. Voyer, la fanfare de la batterie B, les membres de l’Union Saint-Joseph, les fils du maire Roy, les conseillers de Lévis, de Québec, de Bienville, de Notre-Dame de la Victoire, la Chambre de Commerce, la Société du Sacré-Cœur, les hommes de bord, le peuple, en tout plus de 2,000 personnes. Les porteurs des coins du poêle étaient Owen Murphy, maire de Québec, Georges Couture, ancien maire de Lévis; Jacques Jobin, ancien maire de Lévis; Eugène Carrier, maire de N.-D. de la Victoire; Étienne Simard maire de Saint-Romuald; Isidore Bégin, maire de Bienville. A l’église, le service fut chanté par le curé Déziel, assisté par les abbés Brochu et Vallée.

 

(Voir pages 199 et 200)

 

       

Étienne Samson

 

        Des deux mariages de M. Samson étaient nés : 1 – Marie-Léa-Delphine née le 2 janvier 1852 et décédée le 14 avril 1856; 2 – Joseph-Adjutor, né le 21 août 1853, médecin, marié à Marie-Aimée Lepage puis à Amanda Thériault. Décédé à Lambton le 19 mars 1917; 3 – Marie-Amanda, née le 25 mars 1855 et décédée le 25 juillet 1855; 4 – Joseph-Odina, né le 10 septembre 1856 et décédé le 25 janvier 1859; 5 – Marie-Hermine, née le 21 décembre 1857 et décédée le 3 octobre 1859; 6 – Élzéar-Léonidas, né le 23 janvier 1863, sacristain, marié à Marie-Virginie Carrier, décédée le 22 août 1899; 7 – Marie-Josephine née le 14 juin 1864 et décédée le 18 août 1865; 8 – Marie-Léocadie née le 14 juin 1864 et décédée le 2 juillet 1865; ……….

 

(Voir pages 222 et 223)

 

 

Charles Robertson

 

       M. Robertson était lieutenant-colonel de milice et à Lévis on ne le désignait jamais autrement que sous le titre de colonel Robertson.

 

Le colonel Robertson décéda à sa résidence de Pintendre le 21 octobre 1866, à l’âge de 67 ans.

 

Marié en premières noces à Marie-Marguerite-Christine Wilson, il épousa en secondes noces Euphémie Ruel et eut une nombreuse famille de ses deux mariages.

 

J’ai connu plusieurs des fils de M. Robertson. Je mentionne :

 

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Parmi les filles de M. Robertson, j’ai connu Flore-Wilhelmine, mariée à Michel Letellier, et Marguerite-Christine, mariée à Jean-Baptiste Carrier.

 

(Voir pages 225 et 226)

 

 

        Zéphirin Leblanc, mécanicien, qui fut à l’emploi des usines Carrier, Lainé et Cie pendant plusieurs années, savait à peine signer son nom. Il avait fait son apprentissage à l’ancienne usine de M. Tibbitts et ce n’est que par l’observation qu’il était venu à connaître tous les secrets de son metier.

 

        M. Charles-William Carrier, le principal intéressé des usines Carrier, Laîné et Cie, avait une telle confiance en M. Leblanc qu’il ne signait aucun contrat important sans le consulter. Quand le mécanicien Leblanc lui disait : on est capable de fabriquer ce qu’on vous demande, M. Carrier s’engageait sans crainte.

 

(Voir page 235)

 

 

       En 1869, la fête patronale fut célébrée de façon grandiose à l’église paroissiale. C’est l’abbé Antoine Gauvreau qui, douze ans plus tard devait être curé de Lévis, qui prononça le sermon de circonstance. Après la messe, les membres de l’Union Saint-Joseph allèrent saluer le curé Déziel, le maire Louis Carrier et… le président fondateur Joseph Labadie qui avait été oublié les années précédentes……..

 

(Voir pages 249)

 

 

       Onésime Rouleau, frère cadet de Charles-Timothée Rouleau, fut lui aussi à l’emploi de MM. Couture, Foisy et Barras, avant d’entrer au service de la Quebec and levis ferry Co pour laquelle il travailla pendant plusieurs années.

 

        Le capitaine Onésime Rouleau finit ses jours à Chicoutimi où son gendre, M. Gilbert Carrier, était un des principaux employés de la Compagnie de Pulpe. Il décéda le 8 octobre 1914, à l’âge de 84 ans.

 

(Voir page 257)

 

 

APPENDICE

Conseil de ville de Lévis de 1861 à 1948

 

MAIRE

 

1 – Louis Carrier, 1861-1870. Décédé à Lévis le 21 décembre 1874

2 – L’hon. Georges Couture, 1870-1871, 1874-1884. Décédé à Lévis le 4 novembre 1887.

 

(Voir page 289)

 

 

CONSEILLERS ET ECHEVINS

 

1 – Louis Carrier, 1861-1870. Décédé à Lévis le 21 décembre 1874.

2 – Horatio-Nelson Patton, 1861. Décédé à Lévis le 28 octobre 1865.

…………….

45 – Joseph Carrier, 1886-1900. Décédé à Lévis le 1er juillet 1923.

…………….

70 – Achille Carrier, 1906-1910. Décédé à Lévis le 20 mars 1933.

…………….

117 – Jean-Baptiste Carrier, 1923-1925. Décédé à Lévis le 30 novembre 1947.

…………….

136 – Edgar Carrier, 1937-1941.

 

(Voir pages 290, 293, 295, 299 et 299)