Histoire de la seigneurie de Lauzon. Volume 2

Roy, J.-Edmond (Joseph-Edmond)

 



 

CHAPITRE DIX-HUITIÈME

 

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Marche de la colonisation vers l’intérieur. – Établissement de la Nouvelle Beauce.

Les seigneurs Fleury de la Gorgenière, Taschereau et Vaudreuil. – Premiers colons de la Beauce.

 

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Nous avons raconté dans le premier volume de cet ouvrage les explorations qui furent faites le long des rives de la Chaudière à l’origine de la colonie. Nous avons dit les voyages de Druillettes et de Godefroy, les efforts de Talon et de Meules pour établir une voie de communication entre le Canada et l’Acadie et les projets qu’ils proposèrent pour en assurer le maintien. On se souvient qu’en 1672, François Mivile obtint la concession d’un fief sur les bords de la  Chaudière. Ce fut, à venir jusqu’en 1697, la seule tentative qui fut faite pour essayer de coloniser le vaste pays qui s’étend à l’arrière de la seigneurie de Lauzon. Le 30 avril 1697, le gouverneur de Frontenac concédait à Louis Jolliet, sur les derrières de la seigneurie de Lauzon, une seigneurie de trois lieues de front sur autant de profondeur sur les bords de la rivière Étchemins (1). Jolliet avait demandé cette concession pour y former un établissement et y attirer des colons, mais occupé comme il était aux pêcheries de Mingan et d’Anticosti, il ne put pas mettre son projet à exécution.

 

        Le 17 juin 1702, le gouverneur de Callières accordaient aux deux frères Joseph et Jean Maillou, maîtres maçons, de Québec, une concession de deux lieues de front sur autant de profondeur du côté nord-est de la rivière Étchemins et à l’arrière de Lauzon en gagnant vers les montagnes.

 

        Ce projet de colonisation avorta comme celui de Jolliet.

 

        On ne pensa plus alors à ces rivières et aux belles vallées qu’elles fertilisent. Pourtant, on aurait pu y assoir un peuple heureux. Seuls, parfois, les militaires songeaient à pénétrer le mystère de ces immenses forêts du sud dans le dessein d’y lancer des colonnes d’envahissement contre les colonies anglaises.

 

(1)         Rég d’intendance, No 5, folio 15.

 

(Voir pages 191-192)