Histoire des fortifications et des rues de Québec

LeMoine, J. M.

 



 

        La plus vaste, la plus remarquable des solides voûtes françaises de la Basse-Ville est celle maintenant possédéé par la succession Poston, sur le côté Nord de la rue Notre-Dame, presqu’en face de l’église. On prétend que ces voûtes étaient construites non-seulement à l’épreuve du feu, mais encore à l’épreuve de l’eau, aux grandes marées du printemps et de l’automne.

 

        Pendant le siège de 1759 on voit, d’après le journal de Panet, que la Basse-Ville n’était qu’un monceau de ruines fumantes; au 8 d’août, c’était un brasier. Les bombes de Wolfe et de Saunders avaient pénétré jusque dans les voûtes souterraines. Cette date fut fatale à bien des québecquois. « Les Anglais jetèrent des pots à feu sur la Basse-Ville, dont trois tombèrent, un sur ma maison, dit M. Panet, un sur une des maisons de la place du marché et dans la rue Champlain. Le feu prit à la fois dans trois endroits. En vain voulut-on couper le feu et l’éteindre chez moi; il ventait un petit Nord-Est et bientôt la Basse-Ville ne fut plus qu’un brasier; Depuis ma maison, celle de M. Desery, celle de M. Maillou, rue du Sault-au-Matelot, toute la Basse-Ville, et tout le Cul-de-Sac jusqu’à la maison du Sr. Voyer, qui en a été exempte, enfin jusqu’à la maison du Sr. De Voisy, tout a été consumé par le feu.

 

        « Il y a eu sept voûtes qui ont été crevées ou brûlées; celle de M. Perrault, le jeune, celle de M. Tachet, de M. Turpin, de M. Benjamin de la Mordic, Jehaune, Maranda. Jugez de la consternation. Il y eut 167 maisons de brûlées. »

 

        Cent soixante-sept maisons incendiées devaient créer bien des lacunes. On sait où était le magasin de M. Perrault, jeune, de M. Taché. Mais qui nous indiquera où étaient les maisons de Desery, Mailloux, Voyer, de Voisy et les voûtes de MM. Turpin, de la Mordic, Jehaune, Maranda?

 

(Voir page 40)